Ce que l'on sait sur les tests salivaires bientôt déployés dans les écoles

Jeudi, lors de la conférence de presse gouvernementale, le ministre de la Santé Olivier Véran a promis le déploiement des tests salivaires dans les écoles et les universités au retour des vacances de février. "Nous déploierons ces techniques pour qu'au retour des vacances scolaires, nous puissions réaliser plusieurs centaines de milliers de tests, par prélèvement salivaire", a-t-il lancé.
Deux types de tests salivaires
Il existe cependant deux types de tests salivaires. Le premier, EasyCov, est un test salivaire rapide de dépistage, qui livre un résultat en seulement 40 minutes. La Sécurité sociale a déjà approuvé le remboursement de ce test. La Haute Autorité de Santé dans un avis rendu dès le 18 septembre mais réévalué le 23 janvier a salué ses résultats pour les patients symptomatiques.
Ce n'est cependant pas l'option que le gouvernement a choisi de privilégier ici. Car si la Haute Autorité de Santé le recommande pour les patients symptomatiques chez qui le prélèvement nasopharyngé serait "impossible ou difficilement réalisable", elle le juge insuffisamment fiable dans les autres cas en raison d'un faible taux de sensibilité (86%).
"Ce serait formidable si on pouvait disposer de tests salivaires qui vous rendent un résultat en quelques minutes, mais à ce stade, les études ne sont pas favorables à (leur) utilisation, parce que la sensibilité des tests qui existent aujourd'hui est trop faible", a expliqué Olivier Véran jeudi.
"Plus acceptable"
L'exécutif a donc sélectionné l'idée d'un test salivaire non-immédiat, qui conserve toutefois l'avantage de faciliter le mode de prélèvement pour les publics sensibles, comme les enfants. La Haute Autorité de Santé l'a détaillé: "Le prélèvement salivaire est réalisé par crachat simple, par crachat bronchique ou par pipetage de la salive."
Ce modus operandi présente une grande vertu: son "acceptabilité", selon le mot consacré. "C’est plus acceptable pour un enfant, plutôt que d'appréhender, en allant à l’école, de recevoir un écouvillon au niveau nasopharyngé", a résumé auprès de BFMTV la virologue Stéphanie Haïm-Boukobza. Une fois le prélèvement effectué, l'échantillon part, comme dans le cas du PCR, en laboratoire où il est analysé.
Un avis dans dix jours
Le délai d'attente est ensuite identique à ce dernier. Cet intervalle, qui est fonction du nombre de tests conduits et de la disponibilité des laboratoires, est difficile à évaluer. Selon des travaux communiqués par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques en novembre et cité ici par Capital, il était alors de 1,1 jour en moyenne.
Pour généraliser ces tests, le gouvernement doit encore lever un dernier obstacle. Il a en effet demandé à la Haute Autorité de Santé de se prononcer sur son déploiement. L'institution devrait publier sa sentence sous dix jours environ.
