Cannabis: les politiques partagés sur sa légalisation

Une étude du groupe de réflexion Terra Nova relance le débat sur la légalisation du cannabis. La sénatrice EELV Esther Benbassa s'en réjouit, au contraire du  député UMP Bernard Debré, qui estime qu'il n'existe pas de drogue douce.

La légalisation du cannabis, à prix majoré et dans le cadre d'un monopole public, rapporterait 1,8 milliard d'euros à l'Etat, selon une étude du groupe de réflexion Terra Nova dévoilée vendredi par Le Monde.

Pour son rapport, Terra Nova a élaboré trois scénarios: la dépénalisation de cette substance, la légalisation dans le cadre d'un monopole public, et la légalisation dans un cadre concurrentiel. Dans chaque hypothèse, les différents impacts sur les finances publiques ont été évalués.

Face à ce serpent de mer qui ne cesse d'agiter le monde politique, BFMTV a recueilli deux réactions complètement opposées.

"Une vente contrôlée avec un prix contrôlé"

"Ce n'est pas un mauvais signal, au contraire", réagit la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui avait déposé en janvier 2014 un projet de loi "autorisant l'usage contrôlé du cannabis". L'élue écologiste estime que son projet, comme le rapport de Terra Nova, sont "des moyens de sensibiliser la population. Nous sommes le pays le plus répressif en matière de cannabis et malgré cela le nombre de fumeurs ne cesse d'augmenter", regrette la parlementaire.

Esther Benbassa estime que la légalisation du cannabis faciliterait une politique de prévention ouverte, et rappelle que le trafic de cette drogue alimente des réseaux souvent mafieux. Enfin, elle prône une distribution par l'Etat, ce qui lui permettrait d'alimenter ses caisses tout en diminuant les dépenses de répression. La sénatrice invite également à une comparaison avec les pays qui ont déverrouillé leur législation.

"Ça donne des troubles psychotiques gravissimes"

Au contraire, le député UMP Bernard Debré, professeur de médecine, s'insurge contre une telle proposition. "On peut aussi légaliser la morphine, toutes les drogues… On oublie simplement que c'est une drogue, extrêmement dangereuse", avance le médecin, qui rappelle qu'une consommation sur un temps long peut donner "des troubles psychotiques gravissimes". "Si vous avez mal à la tête, prenez des feuilles de saule, l'aspirine est faite avec des feuilles de saule", ajoute-t-il, fustigeant ce qu'il nomme le "mythe" du cannabis à usage thérapeutique.

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K. L.