BFMTV
Santé
Alerte info

Les chaleurs estivales ont fait près de 35.000 morts en France depuis 2014

(illustration)

(illustration) - Wikimédia Commons

Plus de 30.000 personnes sont mortes en lien avec les chaleurs estivales en France depuis 2014, selon l'agence de santé publique. Cette mortalité ne concerne pas seulement les épisodes de canicule.

Depuis 2014, entre 30.000 et 35.000 personnes sont mortes l'été en France à cause des effets de la chaleur, a estimé ce vendredi l'agence de santé publique, soulignant que cette mortalité ne concernait pas seulement les périodes de canicule.

"Il est à noter qu'une part importante - soit un tiers - concerne des personnes de moins de 75 ans", souligne cette étude publiée par Santé publique France, l'une des premières à évaluer les liens entre chaleur et mortalité dans le pays lors des dernières années, dans un contexte marqué par les effets probables du réchauffement climatique.

Les dernières années ont en effet été marquées par une augmentation du nombre de canicules - périodes de très forte chaleur -, notamment en 2019 et 2022. S'il est impossible de faire systématiquement un lien entre chacune de ces vagues de chaleur et le réchauffement climatique, celui-ci contribue indéniablement à accroître leur fréquence.

Plus de 3000 décès en plus en 2022

L'agence de santé publique avait déjà donné des chiffres témoignant d'une forte surmortalité pendant ces épisodes de canicule. Elle avait ainsi enregistré 6969 décès en excès dont 29% pendant les canicules, soit le chiffre le plus élevé depuis 2014. L'impact avait élevé aussi en 2018, 2019 et 2020, avec à chaque fois plus de 4000 décès excédentaires.

L'impact relevé en 2022 est particulièrement observé par les scientifiques, estimant qu'il peut préfigurer des années à venir. L'été avait alors été marqué par des températures très élevées tout au long de la saison avec des pics extrêmes et un risque aggravé probablement par la pollution de l’air générée par les incendies.

Mais son dernier travail va plus loin en évaluant la mortalité liée à l'ensemble des périodes de chaleur estivale et non plus seulement les pics intenses des canicules.

En effet, "l'exposition de la population générale durant les jours chauds en dehors des canicules (...) est souvent perçue comme ne présentant pas d'enjeu pour la santé, alors qu'elle est également associée à un risque accru de décès", souligne l'étude.

Entre 1000 et 7000 décès par an

Sans surprise, cette étude démontre que le risque de mortalité augmente au fur et à mesure que les températures augmentent. Dans le détail, elle estime qu'entre 1000 et 7000 décès sont attribuables tous les ans à la chaleur.

Les décès ne surviennent pas seulement en période de canicule, même s'ils sont plus fréquents durant ces périodes: 28%, soit près d'un tiers, des morts pour ces seuls épisodes de fortes chaleurs.

Les personnes sont les premières victimes de ce phénomène, puisqu'elles représentent deux-tiers des décès, dont deux-tiers concernent des individus de plus de 75 ans.

Trois fois plus de décès liés à la chaleur qu'aux seules canicules

Au final, l'agence estime qu'entre 29.612 et 34.975 décès sont attribuables entre 2014 et 2022 à la chaleur estivale, soit trois fois plus que les morts liées aux seules canicules.

Pour parvenir à ces estimations, les chercheurs ont utilisé des modélisations, difficilement résumables. Celles-ci prennent non seulement en compte l'évolution des températures et celle de la mortalité, mais tentent aussi de distinguer le rôle de la chaleur d'autres facteurs comme notamment la pandémie de Covid.

J.D. avec AFP