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Santé

Canicule 2018: le plan a-t-il fonctionné?

Fortes chaleurs à Paris.

Fortes chaleurs à Paris. - Nicolas Peschier - AFP

La ministre de la Santé a annoncé des chiffres laissant penser que le plan canicule a rempli en grande partie son rôle. Le Dr Alain Ducardonnet analyse les raisons de la très importante baisse de ce type de surmortalité.

Quelque 1.500 décès supplémentaires. C'est toujours trop, mais bien moins qu'en 2003, quand une canicule particulièrement prononcée avait entraîné une surmortalité de 15.000 personnes. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a révélé vendredi ces "bons" chiffres. De fait, les progrès en matière de prévention sont constants. En 2015, environ 3.000 décès supplémentaires avaient été enregistrés selon les autorités sanitaires, mais seulement 700 en 2016 et moins de 400 en 2017. En 2006, année de canicule particulièrement sévère, une surmortalité d'environ 2.000 décès avait été constatée.

Comment expliquer cette baisse drastique de la surmortalité. Nous avons posé la question au Dr Alain Ducardonnet, notre spécialiste santé. Selon lui, "deux éléments" expliquent cette bonne performance, l'un purement conjoncturel et l'autre rendant compte de l'efficacité réelle du plan canicule.

Premièrement note-t-il: "Cet été a été peut-être un petit peu moins chaud qu'en 2003 puisqu'on était à deux degrés au-dessus des moyennes normales, alors qu'on était à 3,2 degrés en 2003."

Un plan qui fonctionne

Mais cet épisode caniculaire moins sensible qu'il y a quinze ans fait l'objet d'une meilleure prévention, d'une meilleure préparation des différents acteurs de la santé des personnes sensibles, des médecins jusqu'aux voisins et proches qui sont plus sensibilisés au sujet.

"Deuxième élément surtout, c'est le 'succès', entre guillemets, du plan canicule élaboré à la suite de 2003. Il a été mis en place et activé une quinzaine de jours pendant cet été", relève Alain Ducardonnet.

Puis de détailler: "Ce plan canicule a plusieurs niveaux. Il consiste surtout à pouvoir répertorier dans les mairies les personnes isolées, les personnes âgées et d'avoir des bénévoles qui vont les faire boire, voire comment ils vont. C'est ce qui avait été en 2003 dramatique, les personnes âgées étaient restées toutes seules dans leurs appartements. Cet accompagnement solidaire a permis sûrement de limiter les décès et les campagnes d'information véhiculées par les médias, par les médecins du Samu, ont sans doute permis d'éviter un certain nombre de déshydratations car, on le rappelle, ce sont quand même les personnes âgées et les petits enfants qui sont le plus sensibles au moment de la canicule."

D. N. avec Alain Ducardonnet