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Santé

Bronchites chroniques: quels sont les facteurs aggravants à éviter ?

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La BPCO, ou bronchopneumopathie chronique obstructive, est définie comme une maladie pulmonaire chronique et lentement progressive. Loin d'être anodine, elle n'est pas complètement réversible c'est pourquoi il est important de veiller à moins s'exposer, ou plus du tout, aux facteurs favorisant sa survenue et en premier lieu le tabac.

La BPCO ou bronchopneumopathie chronique obstructive est une maladie respiratoire chronique due à une obstruction des voies aériennes. Elle progresse lentement et se caractérise par une diminution progressive du souffle entrainant une gêne respiratoire. En France, elle touche 7,5% de la population adulte, soit environ 3 à 3,5 millions de personnes selon l'Assurance maladie, qui estime que sa mortalité est estimée "à 16 000 personnes par an".

Mais la prévention et la prise en charge précoce de la maladie permettent de diminuer le nombre d'hospitalisations et de décès. C'est pourquoi il est indispensable de bien connaître les facteurs aggravants pour améliorer sa qualité de vie. Le premier coupable, et de loin, n'est autre que le tabac qu'il soit passif ou actif: plus de 80% des cas lui sont attribuables. "Le risque augmente avec l'ancienneté et l'intensité de l'intoxication tabagique", précise l'Assurance maladie.

Les bronches sont en effet revêtues d’une couche protectrice et la fumée du tabac contient des substances toxiques et irritantes qui détruisent progressivement ce revêtement et s'attaquent aux alvéoles pulmonaires. Et de par le développement du tabagisme féminin ces dernières années, le risque de BPCO concerne aujourd’hui presque autant de femmes que d’hommes, comme l'indique la Fondation du souffle dans une récente campagne.

La recherche d'une éventuelle exposition aux polluants

"On estime qu’à partir de 1 paquet par jour pendant 15 ans, le risque devient significatif.", affirme l'association l'Association BPCO. Dans une moindre mesure, elle peut aussi être provoquée par une exposition professionnelle à des substances chimiques et à des poussières. Il s'agit par exemple de l'industrie minière (poussières de charbon, de silice), de l'industrie du textile (poussières organiques) et du secteur agricole (élevage de porcs, silos à grain, production laitière).

Sans oublier de compter la pollution intérieure et extérieure qui peuvent favoriser une BPCO mais aussi aggraver un cas déjà existant. "Ces polluants induisent des lésions et une inflammation au niveau des bronches et du tissu pulmonaire qui est différente de celle observée en cas d’asthme et fait appel à des mécanismes distincts. Les scientifiques s’attèlent à décrire ces voies pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.", souligne l'Inserm.

Des infections des voies respiratoires inférieures pendant l’enfance peuvent aussi créer un terrain propice à un développement ultérieur d'une BPCO. Et comme dans toute maladie multifactorielle, les experts estiment qu'une composante héréditaire existe. Un trouble génétique rare est notamment cité, une déficience en antitrypsine alpha 1, une molécule synthétisée par le foie et dont le déficit est observé dans certaines maladies pulmonaires.

Faire mesurer son souffle, le seul dépistage

Sur son site Internet, l'Assurance maladie met à disposition un test pour évaluer la probabilité de BPCO (Toussez-vous souvent?, Êtes-vous facilement essoufflé?....). Au quotidien, il est par ailleurs important d'adopter les conseils pratiques pour limiter les expositions aux polluants: éviter les expositions aux fumées dues au tabac, aérer le domicile et le bureau, faire vérifier régulièrement la ventilation mécanique contrôlée et le moyen de chauffage tous les ans.

"Suivre ces conseils est important pour éviter d’aggraver l’état de vos poumons et améliorer votre qualité de vie.", atteste l'association BPCO. Surtout, l'arrêt du tabac reste la principale mesure à suivre après le diagnostic, qui repose uniquement sur une mesure du souffle par l'exploration fonctionnelle respiratoire, c'est-à-dire la spirométrie. Les lésions broncho-pulmonaires provoquées sont irréversibles et aucun traitement ne peut les faire disparaître.

Mais la prise en charge de la BPCO ralentit son évolution et peut même inverser certains symptômes. Celle-ci est multidisciplinaire et inclut, outre l’arrêt du tabac, des médicaments, une réhabilitation respiratoire et de l’exercice physique. Enfin, il est recommandé que les personnes concernées se fassent vacciner chaque année contre la grippe et une vaccination antipneumococcique est également conseillée aux patients en insuffisance respiratoire chronique tous les 5 ans.

Alexandra Bresson