Bronchiolite: un nouveau vaccin destiné aux femmes enceintes approuvé par la Haute autorité de santé

Deux vaccins seront dès septembre proposés aux parents pour lutter contre la bronchiolite chez les nourrissons: le Beyfortus et désormais l'Abrysvo. (photo d'illustration) - John MACDOUGALL
Une nouvelle protection possible pour les nouveaux-nés. La Haute autorité de santé (HAS) a annoncé ce jeudi 13 juin l'approbation d'un premier vaccin contre la bronchiolite des nourrissons, dans un communiqué. Il sera destiné aux femmes enceintes d'au moins 8 mois et sera disponible à partir de septembre prochain.
Ce nouveau vaccin sera commercialisé en France par Pfizer sous le nom Abrysvo, après une première autorisation de mise sur le marché à l'échelle européenne en août 2023.
Il doit permettre de réduire la bronchiolite chez les nourrissons. Cette infection, causée "dans près des trois-quarts des cas par le virus respiratoire syncytial (VRS)", touche "près de 30% des nourrissons de moins de deux ans" chaque année, selon la HAS.
L'Abrysvo est le premier vaccin destiné à prévenir la bronchiolite chez les nourrissons à être approuvé par la HAS, après le Beyfortus, un anticorps monoclonal de Sanofi destiné à immuniser les nourrissons, en 2023.
Réduction des infections et des hospitalisations
Selon la Haute autorité de santé, les tests menés montrent "une réduction significative des infections respiratoires sévères liées au VRS: 81,8 % à 3 mois, 69,4 % à 6 mois", après vaccination au Abrysvo.
"Une réduction des hospitalisations est également observée: 67,7 % à 3 mois, 56,8 % à 6 mois", indique le communiqué. "Il n’a pas été rapporté d’augmentation d’événements indésirables graves ni chez la mère, ni chez le nouveau-né" en lien avec le vaccin.
"Ces données valident l’intérêt de la vaccination et conduisent la HAS à l’intégrer dans la stratégie de prévention des infections à VRS chez le nourrisson", conclut l'agence de santé.
Le choix entre deux protections contre le VRS
La HAS précise que le vaccin Abrysvo est recommandé pour les femmes enceintes lors de leur 8e mois de grossesse.
"Avec l’arrivée de ce vaccin, les parents pourraient ainsi avoir le choix - dès septembre - entre deux possibilités pour protéger leur nourrisson contre les infections causées par le VRS", soit l'Abrysvo, soit le Beyfortus, souligne la Haute autorité.
Comparé au Beyfortus, le nouveau vaccin a pour avantage de ne pas nécessiter d'injection pour les nourrissons et de les protéger dès leur naissance.
À l'inverse, le Beyfortus, s'il est recommandé chez le nourrisson "le plus tôt possible après la naissance" a l'avantage de pouvoir être injecté à un enfant jusqu'à l'âge de 2 ans. Son "efficacité" et sa "sécurité" ont également déjà été "confirmées en vie réelle dans plusieurs pays en 2023-2024", souligne l'autorité de santé.
La HAS indique que l'administration du Beyfortus reste "à privilégier" chez les nourrissons "lorsque la vaccination ne sera probablement pas efficace", notamment lorsqu'une naissance prématurée est attendue, mais aussi "dans le cas d’une nouvelle grossesse chez une mère précédemment vaccinée, faute de données disponibles sur la sécurité et l’efficacité d’une dose additionnelle de vaccin", "s’agissant des femmes immunodéprimées, en l’absence de données d’efficacité et d’immunogénicité du vaccin dans cette population".
Les deux options proposées aux parents dès septembre
"La HAS recommande la tenue concomitante de la campagne de vaccination des mères par Abrysvo et de la campagne d’immunisation des nouveau-nés et des nourrissons par Beyfortus", soit entre "septembre" et "janvier" prochains.
"Elle préconise de rendre accessibles les deux médicaments (vaccin et anticorps monoclonaux) dans les maternités afin d’optimiser la mobilisation et l’acceptabilité des professionnels de santé et des parents", ajoute le communiqué.
Deux études, de l'Institut Pasteur et de Santé publique France, ont montré que le Beyfortus avait permis d'éviter l'hospitalisation de 3.700 à 7.800 bébés ces derniers mois. Plus de 200.000 doses de ce vaccin ont été administrées en France à l'automne 2023.