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Santé

« Avec la grippe, on ne peut jamais prédire... »

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Un vaccin devrait être prêt à l'automne. D'ici là, le virus aura peut-être muté et sa propagation reste imprévisible.

Aujourd'hui la cellule interministérielle de crise consacrée à la grippe A (H1N1) devait se réunir. Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, et Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, étaient présents. Selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la Santé, 94.512 cas de grippe A (H1N1) ont été comptabilisés dans le monde entier, provoquant 429 décès. En France, on compte 464 cas confirmés de grippe A depuis le début de l'épidémie, dont 399 en France métropolitaine. Lors de cette réunion de crise, la question du vaccin et de l'évolution de la pandémie sont au cœur des préoccupations.

Trois questions à Jean-Philippe Derenne, chef du service de pneumologie et réanimation à la Pitié Salpêtrière, à Paris.

Où en est la préparation du vaccin ?
Le vaccin dans sa composition est prêt. Le problème maintenant, c'est la fabrication. Les premières doses sortiront peut-être en septembre ou en octobre. A quel débit ? Ça va dépendre des capacités des industriels à le produire. Ce qu'avait annoncé l'OMS (organisation mondiale de la santé) il y'a maintenant deux mois, c'est qu'on pourrait fabriquer 4,9 milliards de doses en un an.

Qui faudra-t-il vacciner en priorité ?
Y'a des catégories évidentes : les malades immunodéprimés, atteints du SIDA ou de myélomes (maladies du système sanguin dites cancers hématologiques). Mais pour les autres catégories, le choix n'est pas très clair. Les catégories considérées comme prioritaires - c'est-à-dire les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 65 ans - actuellement ce sont selon les éléments dont on dispose, les personnes qui n'en meurent pas...

Est-ce que la progression du virus de la grippe A est classique ?
C'est une progression exponentielle, classique dans les maladies infectieuses. Avec la grippe on ne peut jamais prédire. S'il continue avec la même vitesse, à l'automne il sera massif. En 1732, la grippe s'appelait la follette. Ça caractérise bien sa manière d'être : elle arrive là où on l'attend pas, elle n'est pas là quand on l'attend. Elle est méchante quand on croit qu'elle est gentille, elle n'est pas si méchante que ça quand on s'attend à une catastrophe. On ne peut pas savoir si elle gardera ses caractéristiques actuelles qui sont relativement peu agressives mais tout de même avec une mortalité indiscutable (pour rappel le dernier bilan de 429 décès pour près de 95 000 cas détectés)

La rédaction avec Steven Bellery