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Santé

Au cœur de nos cellules, la température atteint 50°C

Mitochondries observées au microscope.

Mitochondries observées au microscope. - Wikipedia

La température normale d'un corps humain est de 37° Celsius. Mais les mitochondries qui se nichent à l'intérieur de nos cellules sont bien plus chaudes.

Comment le corps humain maintient-il sa température constante de 37° Celsius? Des chercheurs ont percé le secret, découvrant que certaines composantes de nos cellules peuvent flirter avec les 50°C. Les scientifiques de cette équipe internationale réunissant des Allemands, Coréens, Finlandais, mais aussi des Français, attendent de voir publier leurs travaux dans la revue Science. Ils attribuent cette régulation de la température corporelle aux mitochondries, qui figurent les "centrales énergétiques" des cellules. Ce sont elles qui, très présentent dans les muscles, permettent de les faire fonctionner, en plus de jouer un rôle dans la respiration des cellules et de réguler la température interne du corps, assurant chez les espèces à sang chaud une température constante.

"Les propriétés physiques, chimiques et électriques de la mitochondrie vont devoir être réévaluées, étant donné que toute la littérature scientifique précédente reflète des expérimentations conduites bien loin de la température physiologique", écrivent les chercheurs Paule Bénit, Dominique Chrétien et Pierre Rustin de l'Inserm, cités par Le Figaro.

La mesure de température des mitochondries a été réalisée grâce à l'introduction au cœur des cellules d'un produit fluorescent, dont l'intensité augmente avec la chaleur. Les chercheurs ont découvert que la température des mitochondries étaient plus élevée d'une dizaine de degrés.

Des promesses thérapeutiques multiples

Cette découverte du rôle des mitochondries dans la régulation de la température corporelle ouvre de nouveaux champs thérapeutiques. La dérégulation accompagnée de bouffées de chaleur touchant les femmes à la ménopause pourrait être traitée. De même les fièvres, les inflammations musculaires pourraient bénéficier de ces recherches. Mais relève Le Parisien, d'autres pathologies telles la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson pourraient être concernées. 

Enfin, une action sur les mitochondries constituerait une arme décisive contre le cancer. Il y a un siècle, relève Le Parisien, le Nobel de médecine Otto Warburg pressentait qu'une première étape du cancer pouvait être un défaut de respiration cellulaire.

D. N.