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Santé

Après un AVC, quel moyen de rééducation privilégier ?

Les séquelles motrices et cognitives consécutives à un AVC font l'objet d'une rééducation.

Les séquelles motrices et cognitives consécutives à un AVC font l'objet d'une rééducation. - iStock- Susan Chiang

Pour lutter contre les séquelles d'un accident vasculaire cérébral, les activités simples, comme les jeux de cartes sont aussi efficaces que les jeux vidéo, estiment des chercheurs.

Avec notre partenaire Après un AVC, le patient peut s'en sortir indemne ou avec des séquelles définitives plus ou moins lourdes. Selon l'Inserm, un an après l'accident, 60 % des survivants récupèrent une indépendance fonctionnelle alors qu’environ 40 % gardent des séquelles importantes, remettant en cause leur autonomie dans leur vie quotidienne. Si la plupart récupèrent leur capacité à marcher, la motricité du bras et de la main est en effet souvent altérée. C'est pour cette raison qu'il est recommandé de commencer une rééducation motrice dès que possible.

Des neurologues de l'hôpital St. Michael à Toronto ont voulu savoir quelles activités privilégier entre des gestes simples comme le lancer de balle ou les jeux de cartes et les jeux de réalité virtuelle. Leur étude est basée sur un essai clinique mené dans 14 centres spécialisés, où les patients ont reçu la même thérapie de réadaptation puis ont été divisés en deux groupes. Le premier a reçu dix séances d'une heure de réalité virtuelle, le second a passé la même quantité de temps à pratiquer des activités de loisirs simples tels que les dominos.

A chaque patient sa rééducation

Les résultats ont démontré une amélioration de 30 % de la performance motrice des participants des deux groupes deux semaines après l'étude et de 40 % quatre semaines plus tard. "Mais il n'y avait pas de différence significative entre les deux groupes en termes de force, de dextérité, de motricité, ou d'activités de la vie quotidienne, a déclaré le Dr Saposnik, principal auteur de l'étude. Nous avons constaté que les activités récréatives simples qui peuvent être mises en œuvre partout peuvent être aussi efficaces que la technologie".

Une bonne nouvelle pour les patients qui ne vivent pas à proximité d'un centre spécialisé ou dans un pays qui ne possède pas de système de santé sophistiqué. En France, la Haute Autorité de Santé affirme que "l'état actuel des connaissances ne permet pas de privilégier une technique manuelle individuelle davantage qu'une autre" ou de "recommander un type particulier d'activité". "C’est donc dans un cadre spécifique à chaque patient, objectivé par des critères multifactoriels que le rééducateur doit s’adapter", conclut-elle.

Le patient peut donc suivre plusieurs thérapies, les plus indispensables étant "les soins associant kinésithérapie, ergothérapie et orthophonie" pour traiter immédiatement les difficultés motrices et sensitives. Une activité physique comme de la marche ainsi que du renforcement musculaire sont souvent les premières étapes recommandées. Viennent ensuite des thérapies complémentaires sous forme d'activités ludiques à l'instar du chant pour diminuer les troubles de la parole. Quant aux jeux vidéo, ces derniers sont de plus en plus en vogue et laissent entrevoir des perspectives prometteuses, même si leur utilisation reste encore peu répandue.

Alexandra Bresson