Allergies: en quoi consiste le nouvel indice sur les niveaux de pollens publié depuis mercredi?

Une femme se mouche en lien avec les allergies saisonnières au pollen - Philippe Huguen - AFP
Une information importante pour les personnes allergiques. Un nouvel indice pollen a été présenté ce mercredi 2 avril, en raison de la fermeture du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA), qui élaborait jusqu'alors les cartes de risque d'allergies aux pollens.
Cette association a publié son dernier bulletin le 26 mars, annonçant son placement en liquidation judiciaire. "Depuis 30 ans, nous vous avons informés avec rigueur et passion sur la présence des pollens dans l’air et les risques sanitaires associés, mais sans subventions publiques, nous sommes contraints de mettre la clé sous la porte", explique le RNSA sur son site.
Cette liquidation, a expliqué son président Nicolas Visez à l'AFP mi-mars, est une conséquence du non-versement fin 2024 de la subvention de 600.000 euros de l'Etat, décidé par le ministère de la Santé et de la Transition écologique sur la base d'un rapport d'inspection administratif.
Un dispositif "mal structuré" jusqu'alors
Ce rapport conjoint de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) et l'inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) jugeait le dispositif de surveillance des pollens en France "mal structuré".
Cette inspection a jugé que ce dispositif reposait "sur un réseau de capteurs lacunaire, qui est loin de couvrir l’ensemble du territoire national" et que "la méthode de conception du réseau" semblait "aléatoire". Le rapport pointait aussi une "gestion opaque du RNSA" et "une utilisation dévoyée des financements publics"
Il préconisait de confier la surveillance des pollens aux associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA), un autre réseau d'associations fédéré par Atmo France. Ce mercredi, les AASQA ont donc lancé, avec Atmo France, l’indice pollen à l’échelle des communes.
"L'urgence était de continuer à informer le public sur les pollens surtout qu'on est en plein début de saison pollinique donc on espère vraiment que cette information va déjà répondre à un premier besoin", affirme à BFMTV Charlotte Lepitre, responsable projet et plaidoyer pour Atmo France.
Un nouvel indice
Cet indice est calculé grâce à "des données statistiques, des relevés de pollens, des prévisions météorologiques et des informations issues de la plateforme européenne Copernicus, dédiée à l’observation de la Terre", explique Atmo France sur son site.
"C'est un indice qui est différent (de celui du RNSA): on indique la présence de pollens dans l'air, pas le risque allergique, parce que le risque allergique se quantifie avec des remontées sanitaires. Nous, on donne un indice qui est constitué uniquement de données quantitatives. Pour l'instant, bien sûr", explique Charlotte Lepitre.
Son objectif est d'"informer quotidiennement les citoyens et professionnels de santé sur les niveaux de pollens dans l’air, pour mieux anticiper les symptômes et traitements allergiques, avec des données actualisées à l’échelle des communes, pour le jour J et les deux jours suivants", selon le site d'Atmo France. La carte permet de visualiser les niveaux de concentration de six espèces: l'aulne, le bouleau, l’olivier, l’armoise, les graminées et l’ambroisie.
Atmo France "espère pouvoir rajouter certaines certains taxons au fur et à mesure", le cyprès par exemple, déclare Charlotte Lepitre.
Ces informations permettent aux personnes allergiques aux pollens de se préparer à cette exposition. Selon le ministère de la Santé, en France, 30% des adultes sont concernés par les allergies aux pollens. Elles se manifestent par des crises d'éternuement, un nez qui gratte, des yeux rouges, qui démangent ou larmoient et éventuellement une respiration sifflante ou une toux. Le ministère de la Santé souligne que le changement climatique a "un effet sur certains pollens: précocité de la date de début de pollinisation, augmentation de la quantité de pollens produite, prolifération de certaines espèces du sud vers le nord…"