300 médecins étrangers exerçant en France en grève de la faim pour dénoncer leur précarité

300 médecins étrangers exerçant en France ont entamé ce mercredi 5 mars une grève de la faim de trois jours pour dénoncer la précarité de leur situation.
"On est sous-payés, pratiquement trois à quatre fois, alors qu'on fait le même travail et on est avec des contrats précaires, à durée limitée, renouvelables, on n'est pas libres", dénonce Mahmoud Kechout, psychiatre à l'hôpital de Nanterre (Hauts-de-Seine), auprès de BFMTV.
"Des praticiens indispensables"
De nationalité algérienne, il exerce en France depuis cinq ans. Comme lui, de nombreux praticiens diplomés en dehors de l'Union européenne déplorent cette précarité et demandent la régularisation d'un plus grand nombre d'entre eux. Car pour exercer en France, il leur faut passer des épreuves de vérification de connaissances. Mais lors de la dernière session, 20% des places qui devaient être attribuées n'ont pas été accordées.
"Ils nous disent que les notes ne sont pas satisfaisantes, or c'est faux parce qu'au final on se retrouve avec des gens à 14 de moyenne recalés juste parce que le jury a décidé de mettre la barre plus haute pour une spécialité", regrette Abdelhalim Bensaidi, praticien associé en diabétologie et président de l'association IPADDEC.
Pourtant, Emmanuel Macron avait demandé en janvier 2024 la régularisation de "nombre de médecins étrangers" qui "tiennent parfois à bout de bras" les services de soins pour lutter contre les désers médicaux.
"Ces praticiens là ont tendance à enchainer les gardes, à faire tout ce qui est le plus désagréable, ce sont des praticiens qui sont indispensables", confirme Christian Guy-Coichard, praticien hospitalier et animateur du collectif de médecins du syndicat UFMICT-CGT.
Une manifestation est prévue ce samedi 8 mars devant le ministère de la Santé.