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2.000 enfants meurent chaque jour à cause de la pollution atmosphérique, selon une étude

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Selon un nouveau rapport publié par l'Unicef ce mardi 18 juin 2024, les impacts de la pollution de l'air ont devancé ceux du tabac et d'une mauvaise alimentation comme facteur de risque de décès.

La pollution de l'air, en intérieur comme en extérieur, tue de nombreuses personnes dans le monde, y compris des enfants, et est désormais plus meurtrière que le tabagisme, selon un rapport publié ce mercredi 19 juin sous l'égide de l'Unicef.

Plus de huit millions de personnes, dont 700.000 enfants de moins de cinq ans, sont décédées en 2021 pour des raisons liées à la pollution de l'air, selon ce travail réalisé par les scientifiques de l'institut américain Health Effects Institute.

Ces résultats se basent sur le Global Burden Disease, une gigantesque base où remontent les données de plus de 200 pays. Il n'a toutefois pas fait l'objet d'une publication dans une revue scientifique.

Une menace supérieure au tabagisme

Concernant le taux de mortalité, mesuré par les chercheurs, l'exposition à la pollution aérienne représenterait désormais une menace supérieure au tabagisme ou à une mauvaise alimentation.

Dans la plupart des cas, les morts liées à la pollution aérienne sont associées à l'inhalation de particules fines dites PM2,5, de moins de 2,5 micons de diamètre. Elles sont connues pour favoriser de nombreuses pathologies: cancer du poumon, maladies cardiovasculaires, diabète...

Les auteurs du rapport soulignent le rôle de plus en plus meurtrier de la pollution à l'ozone, alimentée par des épisodes liés au réchauffement climatique. "On voit de plus en plus de régions du monde exposées à des épisodes très brefs et intenses de pollution aérienne", a souligné à l'AFP la chercheuse Pallavi Pant, membre du Health Effects Institute, évoquant des feux de forêt ou des fortes canicules.

2.000 enfants de moins de cinq ans morts chaque jour

Certains des impacts les plus importants de la pollution atmosphérique sur la santé sont observés chez les enfants. Particulièrement vulnérables, "les enfants inhalent plus d’air par kilogramme de poids corporel et absorbent plus de polluants que les adultes alors que leurs poumons, leur corps et leur cerveau sont encore en développement", indique le rapport.

Parmi les maladies les plus courantes liées à la pollution de l'air, on retrouve: la pneumonie, responsable d’un décès d’enfant sur cinq dans le monde, et l’asthme, la maladie respiratoire chronique la plus fréquente chez les enfants plus âgés.

En ce qui concerne la mortalité infantile, toutefois, c'est d'abord l'usage en cuisine de combustibles (charbon, bois...) qui est en cause, notamment en Asie et Afrique. Les inégalités liées à l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé des enfants sont d'ailleurs, particulièrement frappantes. En Afrique de l’Est, de l’Ouest, centrale et australe, le taux de mortalité lié à la pollution de l’air chez les enfants de moins de cinq ans est 100 fois plus élevé que celui des enfants des pays à revenu élevé. 

Comment réduire la pollution de nos emballages?
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"Malgré les progrès en matière de santé maternelle et infantile, près de 2.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour à cause des conséquences sanitaires liées à la pollution de l'air", alerte la Directrice générale adjointe de l'UNICEF, Kitty van der Heijden, dans un communiqué.

"L’urgence mondiale est indéniable", insiste-t-elle.

Un taux de mortalité infantile en chute depuis 2000

Depuis 2000, le taux de mortalité lié aux enfants de moins de cinq ans a chuté de plus de 53%, notamment grâce aux efforts visant à élargir l'accès à l'énergie propre pour cuisiner, ainsi qu'à l'amélioration de l'accès aux soins de santé, à la nutrition et à une meilleure sensibilisation.

Selon le rapport, plusieurs régions d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie, s'efforcent à réduire l'impact de la pollution atmosphérique en installant des réseaux de surveillance et mettant en œuvre des politiques plus strictes concernant la qualité de l'air.

O.E. avec AFP