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Violences conjugales: Marlène Schiappa appelle les témoins à contacter la police

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La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes s'est exprimée ce mardi en fin de journée sur notre antenne, évoquant les réponses judiciaires et policières à apporter aux violences conjugales. 85 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l'année.

Ce mardi, Marlène Schiappa est intervenue sur notre plateau après avoir visité dans l'après-midi le Foyer international des travailleuses à Paris. La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes s'y rendait alors qu'on vient d'apprendre que 85 femmes étaient mortes sous les coups de leur compagnon ou de leur ex-compagnon depuis janvier. En-dehors des dispositions juridiques, elle a rappelé les outils auxquels les femmes victimes peuvent faire appel.

"Il y a d’abord le numéro, le 39-19. L’État a considérablement augmenté les moyens pour que 100% des appels trouvent une réponse. Ensuite, nous avons créé une plateforme avec deux unités de police et de gendarmerie qui permet de dialoguer 24h/24 et 7j/7 avec des policiers pour préparer la plainte. Dans ce cadre, nous avons mis en place 73 psychologues dans les commissariats pour accompagner les femmes dans cette procédure qui peut être difficile", a expliqué Marlène Schiappa. 

"Elles ne sont pas assez prises au sérieux" 

La membre du gouvernement a dénoncé le temps de latence occasionnel entre le dépôt de plainte et le procès: "Pour moi, ce qui est insupportable, c’est d’entendre qu’entre le moment où une femme a déposé plainte, qu’elle a fait cet effort, et le jugement du compagnon violent, parfois elle a été tuée." Elle a relevé les difficultés auxquelles les femmes pouvaient se trouver confrontées:

"Elle ne sont pas assez prises au sérieux quand elles parlent, ensuite il n’y a pas assez de témoins qui interviennent. Quand on est témoin d’un cambriolage, on appelle la police, quand on est témoin de violences conjugales, qu’on a connaissance, qu’on entend des cris, qu’on voit des marques, il faut appeler la police de la même manière. Et ensuite il faut que la réponse judiciaire arrive bien plus rapidement. Nous y travaillons."

Lors du Grenelle des violences conjugales, qui se tiendra le 3 septembre, elle compte faire une proposition supplémentaire: "On a vu des cas où la femme avait porté plainte mais le mari violent possédait une arme et on ne lui a pas retirée et parfois on ne lui a même pas posé la question. Je demanderai que dès qu’il y a une plainte pour violence conjugale ou menace de mort, on recherche l’éventuelle possession d’arme par le conjoint violent". 

Robin Verner