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Vers la réforme des sous-préfectures ?

Manuel Valls envisage de supprimer des sous-préfectures

Manuel Valls envisage de supprimer des sous-préfectures - -

En France, il y a 238 sous-préfectures. Et le ministre de l’Intérieur Manuel Valls doute de l’efficacité de certaines d’entre-elles : de nombreuses démarches administratives se font désormais par Internet ou en Mairie.

Elles datent de Napoléon et le ministre de l’Intérieur Manuel Valls veut leur faire subir un petit toilettage. Les 238 sous-préfectures de France ne seraient peut-être pas toutes réellement efficaces.

Un sous-préfet pour 8 500 âmes

Le ministre de l'Intérieur s'appuie notamment sur un rapport de la Cour des comptes : les sages ont réalisé que l'on pouvait nommer un sous-préfet à Barcelonette pour 8 500 personnes et un autre à Lyon pour 1,5 million d'administrés. Ils ont aussi noté qu'à Nontron, petite commune du Périgord, une vingtaine de personnes travaillent à la sous-préfecture. Dont deux au service « détention d'armes et de munitions et de matériel de guerre ».

300 millions d'euros d’économies

Pour Manuel Valls, il faut des sous-préfectures adaptées à notre époque : plus efficaces, mieux implantées, moins chères. Cette rationalisation permettrait une économie de 300 millions d'euros selon un rapport de la Cour des comptes. « On va éplucher le travail de chaque sous-préfecture, explique un collaborateur de Manuel Valls, et on aura en tête de ne pas pénaliser les zones rurales ». Un message destiné à rassurer les maires des petites communes : ils sont nombreux à protester contre une éventuelle fermeture de « leur » sous-préfecture. Selon les informations recueillies par RMC, les consultations sur la réorganisation des sous-préfectures démarreront début septembre. Manuel Valls va d'abord aller voir ses collègues ministres pour leur présenter son projet. Il consultera également tous ceux qui sont concernés de près ou de loin par cette réforme de la carte des sous-préfectures : préfets, élus locaux, etc.

« Si j’ai le choix entre l’hôpital et la sous-préfecture... »

« Si j’ai le choix entre l’hôpital et la sous-préfecture, je choisis l’hôpital, explique Didier Guillaume, vice-président (PS) du Sénat et président du Conseil général de la Drôme qui souhaite voir évoluer la carte des sous-préfectures. La question c’est : quels types de service sommes–nous encore capable d’apporter à nos concitoyens. Il faut que chaque citoyen soit à 30 minutes des principaux services publics. Dans ce cadre-là, certains devront sans doute fermer. Ce n’est pas moins de service public mais mieux de service public ».

« La question des services publics est très sensible »

« Nous avons vu nos services hôspitaliers fondre comme neige au soleil, a affirmé sur RMC Eric Houlley, maire PS de Lure (8 200 habitants) en Haute-Saône, décidé à défendre coûte que coûte la présence d'une sous-préfecture dans sa commune. Nous avons perdu notre tribunal de grande instance il n’y a pas si longtemps. La question des services publics est très sensible. Nous ne souhaitons pas voir la présence de l’Etat amputée sur le territoire. Les habitants pourraient se sentir oubliés par rapport à ceux qui vivent dans les métropoles ».

Les sous-préfectures en chiffres :|||

- 900 000 euros : coût moyen annuel d'une sous-préfecture
- 238 sous-préfectures en France
- 7 000 euros bruts : salaire mensuel moyen d'un sous-préfet en fin de carrière

La Rédaction avec Stéphanie Collié