Var: Le maire de Roquebrune condamné en appel pour provocation à la haine raciale

Un camp de Roms situé à Roquebrune-sur-Argens, le 5 décembre 2013 - Jean Christophe Magnenet - AFP
La cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a confirmé mardi la condamnation du maire (ex-UMP) de Roquebrune-sur-Argens (Var) Luc Jousse à 10.000 euros d'amende et une année d'éligibilité pour provocation à la haine ou à la violence raciales.
C'est la peine qu'avait prononcée le tribunal correctionnel de Draguignan en novembre 2014 et qu'avait demandée l'avocat général le 13 avril, à laquelle la cour d'appel a ajouté 800 euros à verser à chacune des parties civiles, la Ligue des Droits de l'homme et le Forum européen des Roms et des gens du voyage.
Lors d'une réunion publique tenue le 12 novembre 2013 dans le quartier des Issambres, évoquant un incendie survenu dans un campement voisin abritant une communauté rom, l'élu avait lâché: "Ce qui est presque dommage, c'est qu'on ait appelé trop tôt les secours." Regrettant ses propos -"Si c'était à refaire, je ne le referais pas"-, le maire avait plaidé lors de l'audience qu'il s'était laissé aller à un "trait d'humour, de dérision, destiné à dépassionner les débats, à débloquer une situation" face à une population excédée par les nombreux départs de feu dans ce campement.
M. Jousse a par ailleurs été condamné en appel le 14 avril à 5 ans d'interdiction de droits civiques (et donc d'inéligibilité) et 20.000 euros d'amende pour détournement de fonds publics, pour avoir notamment abusé de l'utilisation de cartes d'essence de sa commune.