Une note de Matignon recadrerait les écoutes téléphoniques

Vue de Matignon. Les services du Premier ministre ont rappelé en octobre au ministère de l'Intérieur qu'il était interdit de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs téléphoniques, selon France Info. /Photo d'archives/REUTERS/ - -
PARIS (Reuters) - Les services du Premier ministre ont rappelé en octobre au ministère de l'Intérieur qu'il était interdit de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs téléphoniques, révèle mercredi France Info.
Pour la radio, cette note de Matignon est la preuve que cette pratique a non seulement existé mais qu'elle est illégale alors qu'elle a notamment permis aux services de renseignement de se procurer cet été la liste des appels d'un journaliste enquêtant sur l'affaire Bettencourt.
Fin septembre, la commission nationale des interceptions de sécurité (CNIS), chargée du contrôle des écoutes administratives en France, avait déjà rappelé cette interdiction.
La note de Matignon signée par Jean-Paul Faugère, le directeur de cabinet de François Fillon, est classée "confidentiel défense" et a été envoyée courant octobre, précise France Info.
Le document rappelle que "l'article 20 de la loi de 1991 sur les interceptions de sécurité ne peut être invoquée pour recueillir des données personnelles", ajoute la radio.
Le Canard enchaîné et Mediapart accusent la Direction centrale du renseignement et l'Elysée d'avoir organisé la surveillance des journalistes couvrant l'affaire Woerth-Bettencourt.
Dans son édition de mercredi, le Canard enchaîné renouvelle ses accusations et affirme qu'il fait l'objet d'une enquête pour identifier la source de ses premiers écrits sur l'affaire.
Laure Bretton