Un maire jugé pour avoir giflé un ado

Le maire de Cousolre (Nord) n'en revient pas. Il sera jugé en correctionnelle le 3 février pour avoir giflé un jeune homme de 15 ans. L'adolescent, qui tentait d'escalader un grillage de la mairie pour récupérer son ballon, l'a insulté et menacé de mort.

Maurice Boisart commence à trouver le temps long, depuis ce 24 août 2010 où se sont déroulés les faits qui l'amènent devant un tribunal. Ce jour-là, le maire de Cousolre (Nord), aperçoit un garçon de 15 ans qui escalade le grillage flambant neuf d'un terrain communal. L'adolescent veut aller récupérer un ballon. Appréciant assez peu le geste, le premier magistrat réprimande le jeune homme. Selon lui, ce dernier l'insulte alors, puis le menace de mort. 

«Tes arrêtés municipaux, je m'en bats les couilles sale bâtard»

« Alors je l'ai giflé, c'est vrai. Mais comme un père de famille l'aurait fait », admet Maurice Boisart sur RMC. « Je lui avais expliqué qu'il n'avait pas à escalader un grillage tout neuf à 10.000 euros, qui protégeait un jardin d'enfants, alors qu'il n'avait que 10 mètres à faire pour passer par la porte ! C'est là qu'il m'a dit en me tutoyant que c'est pas moi qui allais faire la loi ici. Il m'a dit "tes arrêtés municipaux, je m'en bats les couilles sale bâtard". Et puis il a pris une baffe quoi... ». La famille de l'adolescent a alors décidé de porter l'affaire en justice.

«J'espérais quand même que le juge allait arrêter les poursuites»

Hier, lors d'une audience préliminaire, le procureur de la République a proposé au maire de payer 600 euros de dédommagement pour éviter un procès. « Mais j'ai pas voulu », poursuit le premier magistrat. « Mais j'ai voulu que cette affaire soit sur la place publique, car elle est vraiment symbolique de l'incivilité à laquelle nous sommes confrontés en permanence. J'espérais quand même que le juge allait arrêter les poursuites. Mais il y a des barèmes. Une baffe, c'est 600 euros. Et si on refuse, c'est la correctionnelle, point final ». Maurice Boisart comparaîtra ainsi le 3 février prochain devant la justice pénale.