UMP: un nouveau nom pour quoi faire?

Nicolas Sarkozy l'a confirmé au lendemain de son élection, il veut donner un nouveau nom à l'UMP. Pourquoi ? Et qu'en pensent les militants? Eléments de réponse.

Nicolas Sarkozy l'avait déjà proposé pendant la campagne et confirmé, une fois élu président de l'UMP: il veut donner un nouveau nom à son parti.

Avec l'affaire Bygmalion et le long feuilleton de la guerre des chefs, depuis deux ans le parti est miné par des scandales. Changer de nom serait donc une façon de tourner la page et surtout de le faire savoir aux électeurs.

"C'est surtout du marketing de la part de Nicolas Sarkozy, il doit donner très vite l'idée du changement et l'idée du rassemblement. Quel meilleur moyen que de dire le nom a changé, les statuts ont changé?", analyse Laurent Neumann, éditorialiste politique de BFMTV.

"Du marketing"

"Dans la droite républicaine, les sympathisants ne sont pas très attachés au nom du parti, ce qui est important c'est de savoir qui est le chef", affirme, pour sa part, Christian Delporte, professeur d'histoire à l'université de Versailles.

Les militants de la section UMP de Neuilly-sur-Seine abondent dans ce sens. "C'est une bonne idée, la marque UMP est un peu abîmée malheureusement", estime l'un d'eux. "L'UMP, c'est le passé, on a besoin d'un nouveau nom et d'une nouvelle organisation pour gagner les futures élections", ajoute un autre.

"Affirmer son leadership"

Mais en imposant un nouveau nom, l'ex chef de l'Etat veut aussi de reprendre la main sur sa formation politique. "Quand on prend l'initiative comme leader de ce parti de changer de nom, c'est que l'on souhaite affirmer son leadership et c'est bien l'intention de Nicolas Sarkozy ", analyse Christian Delporte.

Une stratégie que d’autres à droite ont déjà suivi avant lui. Depuis 1947, le parti gaulliste a déjà changé cinq fois de nom. L'Union pour un mouvement populaire, elle-même, est née en 2002, de la fusion du Rassemblement pour la république (RPR) avec Démocratie libérale et une part importante des centristes de l'Union pour la démocratie française (UDF).

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Contrairement à Nicolas Sarkozy, ses concurrents à la présidence de l'UMP Bruno Le Maire et Hervé Mariton ne souhaitaient pas changer le nom de leur parti, jugeant pour l'un ne pas vouloir "de grand chambardement qui mettra le parti par terre", l'autre estimant que vouloir changer de nom est "un aveu de faiblesse".

K. L avec Antoine Heulard