UMP : le grand bazar à l’Assemblée nationale

Les Coulisses de la politique avec Véronique Jacquier, sur RMC du lundi au vendredi à 7h20 - -
Ouf ! Le rideau est tiré. Mais ça continue en coulisse... C'est maintenant le grand bazar à l'Assemblée Nationale. Pourquoi ? Parce que la création du groupe parlementaire des fillonistes, le fameux R-UMP entraine beaucoup de chamboulement. On n’avait encore jamais vu jusqu'à présent à l'Assemblée un parti séparé en deux groupes alors que le socle idéologique est le même. Deux groupes ça signifie du temps de parole pour les deux. Mais ce ne sera pas du 50/50. Le temps de parole à l'Assemblée est attribué en fonction du nombre de parlementaires dans le groupe. 71 fillonistes sur 194 députés ça fait un tiers du temps de parole de l'UMP pour les hommes de Fillon.
Oui mais ça, c'est leur tambouille interne. Concrètement qu’est-ce que cela veut dire ?
S'il faut poser une question au gouvernement lors de la fameuse séance du mardi qui passe à la télévision, ça signifie qu'un filloniste pourra en poser une quand un Copéiste pourra en poser deux. Ça va donner des situations ridicules. Il y a de grandes chances pour qu'ils posent les mêmes questions un peu différemment. Qu'est-ce qui peut les distinguer sur la politique de Manuel Valls en matière d'immigration ? Je ne sais pas. Enfin, le nerf de la guerre, c'est l'argent. Preuve que le divorce n'est pas tout à fait consommé, les fillonistes ont décidé de continuer à financer l'UMP. Ils ont obtenu un budget mais sans amoindrir celui de l'UMP. Un geste de François Fillon pour dit-il « prouver qu'il reste dans la famille ».
Il fait un geste ? Mais alors où en est-on ce vendredi matin ? Vous avez des infos ?
C’est plutôt du côté des copéistes que ça pourrait bouger. Jeudi Nicolas Sarkozy a de nouveau jouer au médiateur. Déjeuner avec Jean-François Copé. Passage en revue de toutes les solutions pour sortir de la crise. « On ne peut pas en rester là », a déclaré l'ancien président. Alors de nouveau l'idée du referendum a tenu la corde. En sortant de son rendez-vous avec Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé semblait plus ouvert à la discussion que ces derniers jours. En fait il a de moins en moins le choix. Dans son propre camp son jusqu'au-boutisme commence à agacer. Luc Chatel proclamé numéro 2 du parti, Jean-Pierre Raffarin et Brice Hortefeux lui demande de lâcher, d'accepter le principe d'un nouveau vote contrôlé par une commission indépendante. L'UMP de Copé est en train de se fissurer en son centre car pour les modérés du parti la scission est absurde. Un centriste de l'UMP pense grosso modo la même chose qu'un filloniste. A côté de François Fillon le roi nu, Jean-François Copé ressemble de plus en plus à un roi désarmé.
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