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Politique

UMP : la réunion de toutes les ambiguïtés

Les Coulisses de la Politique, de Véronique Jacquier, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Véronique Jacquier, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Le bureau politique extraordinaire de l'UMP, marqué ce lundi après-midi par la présence de Nicolas Sarkozy,, sera la réunion de toutes les ambiguïtés. L'ancien président n'est pas tellement le bienvenu.

En apparence, Nicolas Sarkozy est le bienvenu. Jean-François Copé va lui ouvrir grand ses bras et 800 députés, sénateurs, et cadres du parti sont attendus pour assister au retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique. Mais attention aux apparences, il y aura des absents de marque : Alain Juppé et en principe François Baroin. Les deux hommes ne veulent pas adhérer au Sarkoshow qui va constituer à dézinguer la décision du Conseil constitutionnel. En bons chiraquiens, ils ne veulent pas qu'on touche à l'institution. Quant à François Fillon, il assistera au bureau politique mais a beaucoup hésité. Il aurait dû avoir le courage de ne pas y aller puisque ce n'est plus le grand amour avec l'ancien président, mais il a décidé de montrer ses muscles. Il a envoyé un mail à tous ses soutiens, officiellement pour sauver l'UMP, mais officieusement ça ressemble plutôt à : « Aidez-moi à faire face à Nicolas ».

Finalement, le bureau politique va être l'occasion de compter les pro et les anti-Sarko. Ça sent le retour du patron...

Ah non ! C'est pour ça que la réunion cristallise beaucoup d'ambiguité. Nicolas Sarkozy ne vient pas à l'UMP pour reprendre une place de chef, il vient demander de l'argent à un parti en faillite. Il vient dire à l'UMP : « aidez-moi ». A titre personnel, il doit rembourser l'avance de 153 000 euros accordée à tous les candidats à l'Elysée lors de la dernière élection présidentielle. Il doit aussi 363 000 euros qui correspondent au surplus de dépense de sa campagne. Vous ajoutez à cela les 11 millions d'euros de subventions publiques dont doit se passer le parti à cause de la censure du Conseil constitutionnel, c'est la catastrophe. Le bureau politique devrait (en principes !) demander des comptes à l'ancien président car malgré les apparences, Nicolas Sarkozy n'a pas le beau rôle.

Que va-t-il dire à tous les élus de l'UMP présent cette après-midi ?

Il va appeler à la mobilisation, faire en sorte que le Sarkothon devienne l'UMPthon. Mais ce serait une faute politique de se présenter comme le patron de la droite, c'est trop tôt. En coulisses, ses proches disent que s'il devait revenir en politique, ce ne serait pas avant la fin 2014, après les élections municipales et européennes. Aujourd'hui, c'est un tour de piste qu'il ne pouvait pas éviter vu la conjoncture économique de l'UMP.

Combien d'argent a été récolté ?

Ce lundi matin, un peu plus de 3 millions d'euros, ce qui montre bien que l'UMP ne peut pas s'en sortir sans Nicolas Sarkozy. Si Copé seul avait lancé l'appel, il n'y aurait pas un kopeck. Finalement, ce tour de piste qui sera éphémère est aussi fait pour marquer les esprits. « Sans moi vous ne vous en sortirez jamais ». Et c'est la seule chose que Nicolas Sarkozy veut que l'on retienne de l'épisode.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Véronique Jacquier de ce lundi 8 juillet.

Véronique Jacquier