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Politique

UMP : la motion de La Droite Forte majoritaire

Dimanche, les militants votaient pour le président de l'UMP mais aussi pour la motion qu'ils voulaient soutenir

Dimanche, les militants votaient pour le président de l'UMP mais aussi pour la motion qu'ils voulaient soutenir - -

Selon des résultats partiels, la motion de La Droite Forte de Guillaume Peltier aurait remporté la majorité des suffrages, en parallèle de l’élection de Jean-François Copé à la tête de l’UMP. Le parti aurait donc choisi le courant le plus à sa droite.

Suppression des logements sociaux, fin définitive des 35 heures, retraite à 65 ans, ce sont quelques-unes des propositions de La Droite Forte, la motion de l’UMP qui aurait remporté le plus de suffrages dimanche soir. Car si la bataille entre Jean-François Copé et François Fillon a éclipsé tout le reste, les militants devaient aussi voter pour la motion qu’ils préféraient, une sorte de courant. Le mouvement de Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, situé à la droite de l’UMP, aurait obtenu un peu plus de 27% des voix selon un résultat provisoire.
Juste derrière cette motion se trouverait La Droite Sociale de Laurent Wauquiez, suivie par France Moderne et Humaniste de Jean-Pierre Raffarin. Selon le règlement, les courants qui auront dépassé les 10% disposeront d'une représentativité proportionnelle aux instances nationales et de moyens financiers. Et si les courants existent depuis longtemps au PS, la reconnaissance de ces "mouvements" constitue une première à l'UMP.

« Ne pas confondre militants et électeurs »

Dominique Reynié, politologue et professeur à Sciences-Po, veut relativiser ce résultat impressionnant. Si le courant semble avoir du poids au sein de l’UMP, il n’en a pas pour autant dans la société, selon lui. « Il faut faire attention, parce que ce sont des militants de l’UMP, ils sont 300 000, et une partie seulement se retrouve dans ce discours. Il ne faut pas confondre avec l’électorat, qui ne se retrouve pas forcément. L’électorat d’un parti comme l’UMP, c’est 8 ou 9 millions de personnes au premier tour, le double au second tour, donc si nous avons un parti qui s’oriente vers ce type de discours, il peut faire plaisir à ses militants, mais se séparer de ses électeurs qui ne s’y retrouveront pas », estime le chercheur.

« Le passage des élus est difficile »

Si l’UMP se radicalise sur sa droite, Jean-Louis Borloo et son nouveau parti, l’UDI, au centre, pourraient avoir un boulevard. Pas si simple, pourtant, estime Dominique Reynié. « La question qui se pose est de savoir si l’UDI a les structures, les candidats, les réseaux, l’organisation pour drainer ces électeurs qui cherchent une droite de gouvernement de substitution ». Quant à savoir s’il sera rejoint par des élus ou des cadres de l’UMP, là aussi, il y a de nombreux blocages. « Le passage des élus, c’est difficile, un parti politique tient les investitures et le financement des campagnes. Donc si vous quittez un parti en tant qu’élu, vous n’êtes pas forcément investi par celui qui vous accueille, et il n’a pas à coup sûr les moyens de vous accueillir. Il faut réfléchir à deux fois, c’est plus difficile pour un élu de quitter un parti que pour les électeurs, qui le font sans arrêt ».

M. Chaillot avec Thomas Chupin