Thème 2: Les négociations

J-J B : Que demandez vous lors des négociations qui s’ouvrent aujourd’hui ?F C : A partir du moment où l’on change un pacte social en quelque sorte, on change un paramètre fort qui est celui de la retraite, la durée de cotisations. Il faut renforcer les autres. Ca veut donc dire les contreparties en terme de salaires pour que les niveaux de pension ne baissent pas.
J-J B : Vous demandez des augmentations de salaires ?
F C : Non, c’est un peu comme ce qu’on a fait il y a trois ans avec la fonction publique : les cheminots, les gens de la RATP ont des primes intégrées dans le salaire mais qui ne participent pas à la cotisation pour les retraites ; on demande donc que ces primes soient intégrées pour maintenir le niveau des retraites, si ce n’est l’augmenter.
J-J B : C’est une condition incontournable ?
F C : C’est évident et tout le monde le comprend. On a un engagement que l’on va négocier là dessus. On a le deuxième élément qui est la pénibilité. Tous ceux qui sont déjà entrés à la SNCF ou la RATP gardent leurs avantages sur la pénibilité, en revanche, ceux qui rentrent non. Mais pourtant, on sait que dans le public comme dans le privé il y a des métiers pénibles. On réclame donc que certaines personnes puissent partir plus tôt parce qu’ils ont une espérance de vie plus faible. On veut le négocier pour ces entreprises, comme on le fera dans le privé en 2008.
J-J B : Est-ce qu’il y a aujourd’hui un accord tacite entre le Gouvernement et la CGT ? Vous avez parlé de coproduction…
F C : Je ne dis pas que les deux sont ensembles pour s’organiser mais qu’on va arriver à un moment où il y aura une gêne des deux côtés. C'est-à-dire que le Gouvernement avait dit qu’il refuserait de négocier s’il y a des grévistes, il espérait qu’en prenant le temps il y en aurait moins sauf qu’on est toujours dans la même situation. De la même façon, je pense que certains syndicats n’osaient pas demander à certains salariés de reprendre le travail donc espéraient tacitement que le nombre de grévistes allait baisser. C’est là que je dis qu’il y a une coproduction mais je ne dis pas qu’ils ont acté ensemble, il n’y a pas de connivence.