Taubira : « Sarkozy n’a pas pris les bonnes décisions »

- - -
La nuit a été calme et les négociations vont reprendre ce vendredi 20 février en Guadeloupe. Mais la grève continue. Pas totalement convaincus par les annonces de Nicolas Sarkozy – 580 millions d’euros seront débloqués pour l’Outre-mer, notamment pour permettre une hausse des bas salaires via une exonération de charges –, le collectif contre la vie chère et les surprofits (LKP) et les élus restent prudents, méfiants. Tout aussi loin d’être satisfaite, Christiane Taubira, députée PRG (Parti radical de gauche) de Guyane, ne décolère pas : « Sarkozy n’a pas pris les bonnes décisions. Nous envoyer à la figure que l’Etat va encore faire un effort de 580 millions d’euros : on en a assez d’avoir le sentiment que pour nous particulièrement on donne des sous. La moitié c’est le RSA. Ensuite, il faut aller voir où ça va. Et troisièmement, il faut savoir que ce gouvernement est expert en recyclage : il sait ramasser de l’argent, il avance des choses qu’il aurait du faire, il finit par payer ce qu’il devait depuis longtemps… Il faut savoir que depuis longtemps l’Etat vit à crédit sur les collectivités locales dans nos territoires, parce qu’il s’engage, il donne des budgets autour desquels il communique avec beaucoup d’ardeur, et puis il ne les verse jamais. Rien qu’en Guyane par exemple, il doit verser 40 millions d’euros pour des lycées, il ne le fait pas. Mais il n’arrête pas de déclarer qu’il l’a fait ou qu’il va le faire. »
« Qu’on arrête d’étrangler nos économies ! »
Et pour Christiane Taubira, il est tout à fait normal, dans ces conditions que le mouvement continue en Guadeloupe : « Je n’ai jamais entendu qu’on demande à un syndicat ici en France de mettre fin à une grève lorsque les réponses qu’on lui apporte ne correspondent absolument pas à ses demandes. Ce qui est demandé c’est qu’on arrête d’étrangler nos économies en faisant une part de situation de rente considérable qui dure depuis de nombreuses années, qui étrangle toute initiative et toute tentative de développement. Ce que nous demandons c’est que nos économies soient développées par rapport à nos potentialités, qui sont considérables pour la Guyane et déjà réelles pour les îles d’Amérique. »