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Strauss-Kahn et Aubry favoris pour 2012, selon un sondage

Selon une étude Sofres pour Le Nouvel Observateur, les socialistes Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry battraient tous les deux Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle en 2012, avec respectivement 59% et 53% des voix. /Photos d'arc

Selon une étude Sofres pour Le Nouvel Observateur, les socialistes Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry battraient tous les deux Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle en 2012, avec respectivement 59% et 53% des voix. /Photos d'arc - -

par Laure Bretton PARIS (Reuters) - L'heure est officiellement à la trêve des egos chez les socialistes français, mais un sondage consacrant...

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - L'heure est officiellement à la trêve des egos chez les socialistes français, mais un sondage consacrant Dominique Strauss-Kahn comme facile vainqueur de Nicolas Sarkozy en 2012 risque de raviver le feu présidentiel.

L'ancienne candidate en 2007, Ségolène Royal, qui ouvrira vendredi l'université d'été du Parti socialiste à La Rochelle en tant que présidente de la région Poitou-Charentes, a profité du quasi-silence du premier secrétaire du PS Martine Aubry cet été pour occuper le devant de la scène médiatique.

Tenu à distance de la politique française par son mandat à la tête du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn sera le seul ténor absent de ce rassemblement qui marque traditionnellement la rentrée politique du PS.

Mais l'étude Sofres pour Le Nouvel Observateur, à paraître jeudi, selon laquelle il écraserait Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la prochaine présidentielle avec 59% des voix, sera dans tous les esprits sur les bords de l'Atlantique.

"On ne constate aucun trou dans sa montée en puissance: un leadership tranquille est en train de s'installer", se félicite François Kalfon, chargé de décrypter les études d'opinion au PS mais aussi pour le compte de l'ancien ministre de l'Economie, qui n'a toujours pas dévoilé ses intentions pour 2012.

Autre motif de satisfaction pour la garde rapprochée de "DSK": les bons reports de voix de l'extrême gauche vers Dominique Strauss-Kahn, 71% des sympathisants d'Olivier Besancenot affirmant qu'ils voteront pour lui au deuxième tour.

"On ne peut plus dire que DSK le libéral fracture la gauche et peut nous faire perdre 2012", se réjouit un proche.

Loin d'être convaincus, certains dirigeants de la gauche du PS entrevoient une campagne délicate pour le chef du FMI.

ROYAL OMNIPRÉSENTE MAIS DISTANCÉE

"Il va avoir un gros problème de différenciation avec la droite sur la stratégie de sortie de crise: l'UMP va jouer sur l'idée que c'est lui qui a imposé la rigueur", prédit un secrétaire national.

Surtout que Dominique Strauss-Kahn n'est plus le seul candidat socialiste en mesure de battre Nicolas Sarkozy: Martine Aubry, qui pilote le Parti socialiste depuis près de deux ans, recueille 53% des intentions de vote selon la Sofres.

Ce sondage prouve qu'on "en a deux qui ont un permis de conduire l'Etat en période de crise et que tous les autres n'interviennent que pour exister", estime le député Claude Bartolone, artisan de l'ascension de Martine Aubry au PS.

Tous se gardent bien de faire du triomphalisme: un sondage à deux ans du but n'a jamais fait une élection et, au premier tour, l'étude Sofres place Nicolas Sarkozy en tête devant tous les candidats potentiels du PS, son socle électoral restant, comme en 2007, aux alentours de 30%.

L'ancien premier secrétaire François Hollande recueille 16% des intentions de vote au premier tour et fait jeu égal avec l'actuel chef de l'Etat au deuxième (50%). Seule Ségolène Royal s'inclinerait comme en 2007, par 49/51%.

"A deux ans de l'élection, ça ne veut pas dire grand-chose", relativise-t-on dans le camp Royal où le score de Dominique Strauss-Kahn fait sourire. Après trois ans d'absence de la scène politique nationale, "c'est une sorte de figure idéale éthérée", estime un député.

Portée par la résurgence des questions de sécurité, la présidente de Poitou-Charentes a orchestré sa rentrée politique depuis plus d'une semaine, suggérant au PS de reprendre ses idées en la matière et attaquant un président qu'elle accuse de "produire de la violence".

"Elle n'attend personne pour dire son fait à Nicolas Sarkozy", explique le député-maire de Laval, Guillaume Garot, l'un des derniers "royalistes" officiels qui dément une stratégie de concurrence délibérée avec Martine Aubry.

"Elles ont chacune un espace politique propre et un grand sens des responsabilités", assure-t-il.

Les deux dirigeantes seront pourtant en compétition par écran interposé vendredi soir: le premier secrétaire est l'invité du journal télévisé de TF1 au moment où l'ex-candidate à l'Elysée répondra en direct aux questions de France 2.

Edité par Yves Clarisse