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Politique

Sortie de crise à l'UMP

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

Le dénouement est proche à l’UMP. Un accord est intervenu entre Jean-François Copé et François Fillon, avant même leur nouvel entretien téléphonique prévue lundi soir. Jean-François Achilli dévoile le contenu de cet accord.

Je m’étais promis de ne plus vous en parler, j’étais même prêt à me réfugier à Néchin, de l’autre côté de la frontière belge, pour échapper à une nouvelle chronique, mais cette fois, c’est la bonne. Les duellistes se sont appelés dimanche au téléphone, en début d’après-midi, et ils se sont parlé pour la première fois depuis mardi.
Jean-François Copé a fait une concession : lui qui voulait jouer le pourrissement, et avait donné rendez-vous à tout le monde début janvier, accepte finalement qu’un nouveau vote ait lieu, en septembre 2013, en non plus après les municipales de 2014, comme il l’exigeait auparavant. C’est l’aboutissement de la médiation entamée jeudi par Jean-Pierre Raffarin, l’ancien Premier ministre, qui avait voté Copé, mais ne supportait plus cette situation de blocage, fatale pour le parti. Le président contesté de l’UMP, même si ses amis s’en défendent, a semble-t-il voulu devancer la consultation des parlementaires, organisée demain par Bernard Accoyer, des députés et sénateurs UMP majoritairement favorables à un nouveau vote avant l’été.

Que contient cet accord, outre la date ?

Sans entrer dans la cuisine interne du parti, Jean-François Copé va rester président, jusqu’au nouveau vote. Mais à la tête d’une direction collégiale. Un comité des sages va réformer les statuts du parti, afin d’assurer des élections transparentes à l’avenir. Et François Fillon ne dissoudra son groupe R-UMP qu’au lendemain d’un Conseil national, qui entérinera l’accord.

Et la consultation des parlementaires est quand même maintenue mardi 18 décembre ?

Non, si les deux rivaux arrivent à concrétiser les choses ce lundi. Les parlementaires restent tout de même convoqués mardi, à midi, salle Colbert, à l’Assemblée nationale. Les sénateurs arriveront à bord d’un bus affrété par Jean-Claude Gaudin. Une sorte de voyage organisé... Si d’aventure rien ne se produit lundi, alors le vote aura lieu, mais ça parait improbable. Tout le monde va se parler dans les prochaines heures, les duellistes pourraient même se revoir, si nécessaire, indique un filloniste. Un bureau politique sera réuni cette semaine.

Chaque camp estime avoir gagné ?

Pour François Fillon, l’honneur est sauf, parce que Jean-François Copé n’est pas allé au bout, et a dû accepter de changer de date. François Fillon qui ne se représentera pas en septembre 2013. L’ex-Premier ministre veut apparaitre comme celui qui n’a pas cédé, et va se refaire une santé politique en se réservant pour la primaire en 2016.
Jean-François Copé estime également l‘avoir emporté, puisqu’il va diriger le parti d’ici là. Et entend bien se faire réélire dans dix mois. Comme Nicolas Sarkozy, le député-maire de Meaux est convaincu que pour être candidat à la présidentielle, il faut diriger le parti. Reste que l’image des deux responsables est aujourd’hui très abimée.

Restent les traces que cette bataille un peu ridicule laissera dans l’opinion

L’UMP était quasi-absente du débat fiscal autour de Gérard Depardieu. Et il suffit de regarder les résultats des trois législatives partielles de ce week-end, remportées par l’UMP : Patrick Devedjian à Antony (Hauts-de-Seine) et Elie Aboud à Béziers (Hérault) se sont tenus loin des querelles parisiennes. Et dans le Val de Marne, c’est un dissident UMP, Sylvain Berrios, qui a battu le sortant, Henri Plagnol, sortant UDI soutenu par l’UMP. Le parti n’a plus besoin de ses leaders nationaux sur le terrain, c’est un signal d’alarme. Le principal parti d’opposition a joué à se faire peur pendant un mois. Il doit faire aujourd’hui le ménage s’il ne veut pas être disqualifié en 2017.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce lundi 17 décembre.

Jean-François Achilli