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SNCF: le risque de grève ne doit pas empêcher de réformer estime Castaner

Christophe Castaner, le 22 septembre 2017

Christophe Castaner, le 22 septembre 2017 - - PHILIPPE LOPEZ / AFP

Christophe Castaner a estimé ce jeudi matin que le gouvernement devait faire preuve de courage politique en ce qui concerne la réforme de la SNCF. Il entend bien ne pas céder à la "peur des manifestations".

Le ministre des Relations avec le Parlement Christophe Castaner a estimé ce jeudi que le risque de grève à la SNCF ne devait pas empêcher de réformer l'entreprise publique, regrettant que les gouvernements précédents aient reculé "par peur des manifestations".

"On a tous en tête ce qui est arrivé à Alain Juppé"

"Du moment qu'on touche à la SNCF, alors qu'on sait tous depuis des dizaines d'années qu'il faut traiter ce problème sinon on l'amène dans le mur, on a toujours reculé par peur des manifestations car tout le monde a en tête ce qui était arrivé à Alain Juppé quand il a tenté de le faire à l'époque", a-t-il déclaré sur franceinfo.

"Parce qu'il y a ce risque-là, on devrait ne rien faire ? C'est injuste. C'est fondamentalement injuste pour les Français", a estimé le délégué général de LREM.

Du courage politique

Il a aussi regretté que "du moment que le diagnostic, extrêmement grave, était fait, les syndicats avaient déjà annoncé qu'ils voulaient bloquer la SNCF et faire grève". Interrogé pour savoir s'il redoutait une telle grève, il a répondu que l'"on redoute toujours les conflits surtout pour les usagers (...) qui voient déjà la dégradation du service", et il a souhaité que le mouvement "ne soit pas long car l'objectif est commun avec les cheminots: sauver la SNCF".

"Il faut avoir un peu de courage politique et de la responsabilité pour les salariés", a-t-il ajouté, assurant que le gouvernement ne souhaite pas "casser" l'entreprise ni la privatiser ni supprimer les petites lignes.

La grève décidée ce jeudi soir

Il a souligné que les cheminots déjà dans l'entreprise garderaient leur statut, que les nouveaux entrants seraient "embauchés selon le droit du travail, qui prend en compte la pénibilité", et indiqué que "les modalités de concurrence différentes entre les régions" faisaient partie des "sujets dont on peut parler".

Prêts au "bras de fer" avec le gouvernement, les syndicats de cheminots doivent décider ce jeudi soir s'ils lancent une grève dure contre la réforme de la SNCF que l'exécutif entend mener tambour battant par ordonnances.

Ce recours aux ordonnances "permet d'aller vite" et d'"empêcher aussi" un trop long blocage de la France, a argumenté Christophe Castaner, tout en disant que le gouvernement veut "discuter le plus longtemps possible" pour un texte qui devrait être "adopté en juillet", soit "cinq à six mois" de négociations, a-t-il fait valoir.

M. F. avec AFP