Selon Ayrault, la suppression du bouclier fiscal est un leurre

Jean-Marc Ayrault, Président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, invité de Bourdin Direct ce jeudi - -
Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche à l’Assemblée nationale, invité de Bourdin Direct ce jeudi sur RMC et BFM TV, interprète les récentes déclarations gouvernementales sur la suppression du bouclier fiscal avec prudence. Il s'agit selon lui d'un calcul électoraliste.
« Que le gouvernement passe à l’acte ! »
« C’est pas fait encore. Loin de là. Quand le ministre du Budget, Monsieur Baroin, dit lui-même que c’est un symbole d’injustice, nous n’avons pas cessé de le dire depuis 3 ans. Combien de contribuables bénéficient du bouclier fiscal ? En 2009, 1 169… Qui ont un patrimoine supérieur à 16 millions d’euros, et qui ont perçu un chèque de 360 000 euros. Madame Bettencourt, elle, c’est 30 millions. C’est soi-disant pour lutter contre l’évasion fiscale… Et bien en 2008, 821 contribuables français ont choisi d’aller s’installer à l’étranger… Comment voulez-vous demander à chaque Français – les plus modestes – un effort, si ceux qui le peuvent – les plus riches - ne le font pas ?... Il y a un moyen de moralisation de la vie politique en France, c’est que le gouvernement passe à l’acte et arrête de respecter cette soi-disant promesse de Nicolas Sarkozy et supprime le bouclier fiscal ! Au moment où on demande un effort aux Français pour les retraites, comment voulez-vous que ce soit supportable ? »
« Moi j’appelle ça une grosse astuce »
Par ailleurs, le socialiste considère que la suppression du bouclier fiscal est un leurre. Il s’agit là encore de privilégier les plus fortunés et il le déplore : « Il n’y a pas de rapport. 1 169 contribuables bénéficiaires du bouclier fiscal, et 350 000 personnes qui paient l’ISF… Moi j’appelle ça une grosse astuce. On supprime le symbole, le bouclier fiscal, parce que c’est un boulet politique pour la majorité. Aller aux élections avec le boulet, c’est pas facile d’avancer. Et en même temps, un nouveau cadeau fiscal se prépare avec la suppression de l’ISF, qui rapporte quand même à l’Etat 4 milliards d’euros par an. Un cadeau de 4 milliards d’euros pour supprimer un symbole, je trouve que ça coûte quand même cher aux Français ».
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