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Sarkozy veut une Inde partenaire "responsable" de la France

Nicolas Sarkozy, qui achevait par Bombay une visite de quatre jours, a réaffirmé sa volonté de faire de l'Inde un grand partenaire de la France, commercial comme politique, tout en l'invitant à faire preuve de responsabilité dans les affaires internationa

Nicolas Sarkozy, qui achevait par Bombay une visite de quatre jours, a réaffirmé sa volonté de faire de l'Inde un grand partenaire de la France, commercial comme politique, tout en l'invitant à faire preuve de responsabilité dans les affaires internationa - -

par Yann Le Guernigou BOMBAY, Inde (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé mardi sa volonté de faire de l'Inde un grand partenaire de la France,...

par Yann Le Guernigou

BOMBAY, Inde (Reuters) - Nicolas Sarkozy a réaffirmé mardi sa volonté de faire de l'Inde un grand partenaire de la France, commercial comme politique, tout en l'invitant à faire preuve de responsabilité dans les affaires internationales.

Le président français, qui achevait par Bombay une visite de quatre jours dans le pays, a demandé à l'Inde d'ouvrir plus ses marchés et de ne pas rester à l'écart du débat sur les moyens de concilier croissance et protection de l'environnement.

Il a en outre rendu hommage aux victimes des attentats meurtriers de novembre 2008 dans la capitale économique du pays, pressant à cette occasion le Pakistan voisin de faire plus pour lutter contre les activistes islamiques.

"Il n'est pas acceptable pour le monde que des attentats terroristes aient pour origine ou pour auteurs des groupes entraînés au Pakistan", a-t-il dit à l'occasion d'une brève cérémonie dans le hall de l'hôtel Oberoi, où 32 des 166 victimes d'un commando entraîné au Pakistan voisin ont été tués il y a deux ans.

"Nous ne sommes pas venus ici trouver des nouveaux clients ou comme un fournisseur. Nous sommes venus ici vous proposer un partenariat, nous avons envie d'être vos partenaires", a-t-il dit par la suite lors de la clôture d'une conférence économique réunissant des dirigeants d'entreprise français et indiens.

Sur le plan commercial, la visite du président français s'est soldée par des promesses de contrats estimés par l'Elysée à 15 milliards d'euros, près de la moitié devant revenir à Areva qui va engager des négociations finales pour la fourniture de deux réacteurs nucléaires de type EPR au groupe public indien NPCIL.

Nicolas Sarkozy a fait appel une nouvelle fois au soutien de l'Inde aux priorités de la présidence française du G20, à commencer par la réforme du système monétaire international "devenu fou".

"LE PRIX DU SANG"

Il a jugé crucial que "les grandes monnaies du monde acceptent de discuter pour qu'il n'y ait pas ces mouvements (de marché) erratiques qui ne correspondent à aucune donnée crédible".

"Si l'Inde le veut, si la France le veut, ensemble si nous le voulons, nous le pourrons", a-t-il dit en indiquant qu'il s'agissait de bâtir un nouvel ordre monétaire plus représentatif du monde actuel.

A propos de la réforme de la gouvernance mondiale, un autre thème prioritaire de ses présidences simultanées du G20 et du G8, il a invité l'Inde à se montrer plus pressante pour obtenir le siège permanent du Conseil de sécurité de l'Onu qui lui revient.

"Si l'Inde ne se met en marche pour exiger cette place, comme le Brésil, comme l'Allemagne, comme un pays africain (...), si vous le demandez, si vous l'exigez, personne ne vous le refusera", a-t-il assuré.

En retour, le président français a demandé à l'Inde de prendre "sa part de responsabilité" dans la gestion des grands dossiers du monde, citant particulièrement le "prix du sang" payé par des pays comme la France qui "envoient leurs soldats se battre hors de leurs frontières pour défendre la paix".

Il a souhaité de même que l'Inde, un pays dont la croissance annuelle approche les deux chiffres, "s'ouvre à ce grand débat sur l'environnement et le développement durable", estimant que sa population risquait de payer les "dégâts écologiques" du progrès avant même les pays industrialisés.

New Delhi et Paris ont réaffirmé lors de cette visite leur objectif de porter leurs échanges bilatéraux à 12 milliards d'euros par an à l'horizon 2012.

Tout en se félicitant de leur évolution, Nicolas Sarkozy a déploré que certains marchés indiens ne soient pas assez ouverts, citant en particulier l'agroalimentaire, un secteur stratégique dans un pays qui a décidé de tout faire pour devenir autosuffisant.

"Nous voulons ouvrir nos marchés à vos produits textiles, à vos produits pétroliers, à vos produits agricoles (...) mais nous vous disons, il ne peut pas y avoir d'accord sans réciprocité", a-t-il souligné ;

Lors d'une rencontre avec le ministre indien du Commerce et de l'Industrie, Anand Sharma, la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a évoqué les secteurs indiens de l'assurance et de la grande distribution que Paris souhaiterait voir aussi s'ouvrir.

Edité par Patrick Vignal