Sarkozy pense aux ouvriers, pas aux fonctionnaires: choquant ?

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Lors de sa visite d'une usine de carburants à Venette (Oise) hier, Nicolas Sarkozy a commenté à sa manière les manifestations d'enseignants qui se déroulaient un peu partout en France au même moment:
« Aujourd'hui, il y a des protestations, c'est normal dans une démocratie (...). Mon devoir de chef de l'Etat c'est d'abord de penser aux ouvriers, aux salariés et aux cadres qui sont lancés dans la compétition internationale et qui ont besoin du soutien de l'Etat, plus que de penser à ceux qui ont un travail difficile mais qui ont un statut qui les protège »
«Chaque fois qu'il parle, je me sens insulté»
Autrement dit, « je pense plus aux ouvriers qu'aux fonctionnaires »... Des déclarations qui ont immédiatement provoqué la colère des intéressés, notamment dans les cortèges d'enseignants qui défilaient pendant ce temps-là. « Juste pour l'information de M. Sarkozy, sachez que sur les deux premières semaines de ma rentrée, j'ai travaillé 96 heures », réagit Serge, directeur d'école dans le Val-de-Marne. « Et je suis payé 2.200 euros par mois, à 47 ans, après 5 ans d'étude. Ouais ouais, on est des grands privilégiés. Ca m'inspire beaucoup de gros mots que je ne peux pas dire. Chaque fois qu'il parle, je me sens insulté ».
«Il n'a qu'à venir prendre une classe de 33 élèves»
« Il n'a qu'à venir prendre une classe de 33 élèves, et puis on discute », fulmine Fabien instituteur en Seine-et-Marne. « Il est drôle lui. Il nous voit comme des planqués qui font rien de leur journée et qui boivent le thé. Et bien il faut venir voir. Moi j'ai été agressé personnellement par un élève en juin, c'est pas les vacances. Je pense qu'il fait un petit peu de provoc car 2012 arrive. Il vient de se prendre une taule aux sénatoriales, alors il faut qu'il se place... »