Sarkozy en appelle au public pour soutenir la taxe financière

Nicolas Sarkozy en a appelé vendrredi aux opinions publiques pour forcer les pays riches à accepter la mise en place d'une taxe sur les transactions financières, lors d'une conférence sur le développement dans le cadre du G20. /Photo prise le 21 octobre 2 - -
PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy en a appelé vendredi aux opinions publiques pour forcer les pays riches à accepter la mise en place d'une taxe sur les transactions financières afin de financer le développement.
Le sujet sera discuté lors du sommet du G20 sous présidence française, début novembre à Cannes, où le fondateur de Microsoft, Bill Gates, doit présenter à la demande du président français des propositions sur les financements innovants.
Nicolas Sarkozy a rejeté l'argument selon lequel une taxe sur les transactions financières ne pourrait être instaurée que si "le monde entier s'en dote". Il a souhaité qu'un groupe de pays leaders adoptent une telle mesure sans attendre.
"La question c'est : qui osera dire que la légitimité d'une taxation sur les transactions financière est contestable ?" a-t-il déclaré. "Mon espérance, c'est qu'il existe une opinion publique internationale qui portera la colère et la révolte contre des discours de cette nature."
"Je suis persuadé que, dans les semaines et les mois à venir, les opinions publiques des pays qui ne se seront pas dotés de cette taxe interrogeront avec beaucoup de violence leurs gouvernements en disant 'pourquoi refusez-vous de faire ce geste'", a ajouté le président français.
Il a rappelé que la Commission européenne avait repris un projet franco-allemand de taxe et il a jugé légitime de demander une contribution au secteur financier qui a été "le premier responsable de la crise de 2008".
"Le secteur financier ne peut pas continuer sa marche, absolument indifférent au monde qui l'entoure, triomphant - on se demande de quoi - insouciant et même insoucieux des désordres auxquels il a pris une part décisive", a-t-il dit.
"Proposer une contribution sur les transactions financières internationales, ce n'est pas verser dans l'idéologie", a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a dit refuser ce reproche venant "des idéologues d'une société sans règles, sans contraintes, sans équilibre et sans régulation".
Emmanuel Jarry, édité par Patrick Vignal