Sarkozy aux Antilles pour parler développement et tourisme

Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni-Sarkozy à leur arrivée à Fort-de-France. Le chef de l'Etat est arrivé vendredi en Martinique, première étape d'une tournée antillaise dominée par les questions économiques dans des régions qui affichent, avec l'îl - -
FORT-DE-FRANCE, Martinique (Reuters) - Nicolas Sarkozy est arrivé vendredi en Martinique, première étape d'une tournée antillaise dominée par les questions économiques dans des régions qui affichent, avec l'île de La Réunion dans l'océan Indien, les plus forts taux de chômage de France.
Le point d'orgue de cette visite de 48 heures sera la présentation des voeux du chef de l'Etat aux deux millions et demi de Français d'outre-mer dimanche en Guadeloupe, épicentre de la crise qui avait secoué les Antilles en 2009.
Deux ans plus tard, il devrait faire le bilan des actions promises par l'Etat pour ramener le calme, notamment en matière de lutte contre la vie chère, et défendre une nouvelle fois la nécessité d'un développement plus dynamique de territoires dont les économies dépendent largement de la métropole.
Une table ronde avec les acteurs du tourisme samedi en Martinique puis la visite d'une exploitation maraîchère le même jour en Guadeloupe complètent l'agenda de cette visite qu'il effectue en compagnie de son épouse Carla.
Nicolas Sarkozy a prévu d'autre part de rencontrer samedi matin la famille de Thierry Dol, un des otages français enlevés en septembre dernier au Niger.
Dans sa dernière note de conjoncture publiée fin décembre, l'Institut d'émission d'Outre-mer (IEOM) trace un tableau pessimiste de la situation de l'économie dans les départements antillais à la fin du troisième trimestre.
VERS UNE RELANCE DU TOURISME
Il relève notamment que le nombre de demandeurs d'emplois atteignait en Guadeloupe un niveau record pour la décennie, le taux de chômage y ayant augmenté de 1,5 point entre 2009 et 2010 pour s'établir à près de 24%.
Quant à l'indicateur du climat des affaires, il se situe "bien en dessous de sa moyenne de longue période" en Martinique comme en Guadeloupe cependant que "la hausse des prix se poursuit à un rythme supérieur à celui de la métropole".
"Même si nous affichons un niveau d'équipement et de consommation parfois supérieur à ceux de nos frères de la Caraïbe, notre économie et notre société sont encore incapables de répondre à deux difficultés majeures : le chômage structurel et un taux d'importations trop élevé, en confrontation directe avec toute tentative de production locale", déclarait récemment Serge Letchimy, président de la région Martinique.
"Ces handicaps laissent des milliers de personnes sur le bord de la route", déplorait-il.
Pour y remédier, la Martinique tente de relancer son tourisme, un secteur en nette perte de vitesse depuis dix ans aux Antilles françaises et qui a souffert depuis 2008 des effets conjugués de la crise économique mondiale et de la crise sociale locale.
Signe parmi d'autres, l'industrie de la croisière. La Martinique n'attend cette année que 64 escales de bateaux avec 45.000 passagers contre en moyenne 600 escales et 450.000 passagers dans les années 1990.
L'Elysée s'est félicité que les acteurs locaux, politiques comme économiques, soient aujourd'hui "enfin décidés à faire du tourisme un des axes majeurs du développement économique".
"Les choses sont suffisamment mûres pour que tout le monde se rencontre et discute de façon approfondie de ce sujet", dit-on.
Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse