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Régionales: les présidents sortants en position de force, selon un sondage

Xavier Bertrand le 19 octobre 2020 lors d'une réunion à Bercy à propos de l'usine Bridgestone

Xavier Bertrand le 19 octobre 2020 lors d'une réunion à Bercy à propos de l'usine Bridgestone - ERIC PIERMONT © 2019 AFP

Une enquête publiée par Les Échos crédite LR et le RN de 22% chacun à l'échelle nationale lors du scrutin de juin, tandis que tous les présidents sortants y engrangent plus de 60% de satisfaction chez les sondés.

La carte politique de nos treize régions métropolitaines demeurera-t-elle inchangée après les élections du mois de juin? C'est ce que semble indiquer une enquête d'OpinionWay publiée jeudi par Les Échos, dans laquelle Les Républicains et Rassemblement national sont au coude-à-coude en termes d'intentions de vote à l'échelle nationale. Les deux partis sont crédités de 22% des suffrages à ce stade.

Plus parlantes, toutefois, sont les mesures de taux de satisfaction à l'égard des actuels présidents de région.

De l'Occitanie aux Hauts-de-France en passant par la Bretagne et la Normandie, toutes ont à leur tête des dirigeants populaires aux yeux de leurs administrés. Les chiffres vont de 62% de satisfaits à l'égard de la socialiste Marie-Guite Dufay (Bourgogne-Franche-Comté) aux 74% de Jean Rottner, président LR du Grand Est salué pour sa gestion locale de l'épidémie de Covid-19.

Bertrand et Rottner populaires

Deux autres sortants atteignent la barre des 70%: Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France (73% de satisfaits) et la LR Christelle Morançais, qui a succédé à Bruno Retailleau à la tête des Pays de la Loire. Contrairement à ce qu'il s'était produit en 2017 et lors des européennes de 2019, le paysage politique semble en voie de stabilisation. Les élus de droite et de gauche, bien ancrés sur le territoire, bénéficient de la période d'incertitude que le pays traverse actuellement. On l'a vu déjà lors des élections municipales de 2020.

Ce constat de popularité des présidents de région, qu'il s'agisse de personnalités comme Laurent Wauquiez, Alain Rousset ou Renaud Muselier, complique singulièrement la donne pour La République en marche (LaREM), qui malgré près de quatre années de pouvoir peine à se créer des fiefs. Pour l'heure seul Marc Fesneau, ministre MoDem des Relations avec le Parlement, semble en mesure de ravir une région pour le compte de la macronie. Il s'agit du Centre-Val de Loire, dirigé depuis 13 ans par le socialiste François Bonneau.

Pays de la Loire, à surveiller

Il y a un autre basculement possible, mais pas en faveur de LaREM ou du MoDem: il s'agit des Pays de la Loire, où un récent sondage OpinionWay indique qu'une éventuelle liste commune gauche-écologistes, menée par l'ex-marcheur Matthieu Orphelin, est créditée de 29% des voix au premier tour. Elle devancerait ainsi la liste LaREM de François de Rugy et la liste LR sortante de Christelle Morançais.

L'enquête publiée par Les Échos, réalisée à cinq mois du scrutin, est évidemment sujette à caution. Les têtes de liste de l'ensemble des partis, notamment LaREM, ne sont pas encore connues, ni les rapports de force installés. De ces derniers dépondront les dynamiques locales. Ce sondage illustre néanmoins combien les dirigeants régionaux en place ont su se bâtir un puissant socle électoral.

Jules Pecnard Journaliste BFMTV