Radicalisation: le plan du gouvernement présenté par Philippe le 23 février

Edouard Philippe le 30 janvier 2018 à Paris. - Ludovic MARIN / AFP
Le Premier ministre Edouard Philippe présentera vendredi prochain le plan gouvernemental contre la radicalisation jihadiste, a-t-il annoncé.
Plan national de prévention
"Dès le 23 février, je dévoilerai un ensemble de mesures qui s'inscrivent dans le plan national de prévention de la radicalisation", a déclaré le chef du gouvernement dans un discours sur la défense, la justice et la sécurité à Paris.
Ce plan doit être présenté lors d'un comité interministériel à l'occasion d'un déplacement du chef du gouvernement dans le Nord, jeudi et vendredi, selon Matignon. Outre le ministère de l'Intérieur, il doit notamment associer plusieurs ministères: Justice, Jeunesse, Education, Santé...
Un conseil scientifique sur les processus de radicalisation
Le Premier ministre a par ailleurs confirmé la création "au printemps" d'un conseil scientifique en charge de la recherche sur les processus de radicalisation, qui sera piloté par l'Institut national des Hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ).
"Comprendre est un préalable indispensable à l'action", a-t-il dit, semblant répondre au propos polémique de l'ancien Premier ministre Manuel Valls jugeant qu'en matière de terrorisme, "expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser".
1.200 détenus suivis pour radicalisation
Emmanuel Macron avait annoncé en octobre la réunion de ce comité interministériel sur la radicalisation, destiné à combler les lacunes dans la politique de lutte et de prévention symbolisées par l'échec du centre de déradicalisation de Pontourny (Indre-et-Loire). Ouvert à titre expérimental en septembre 2016, ce centre avait fermé à l'été 2017, faute d'avoir fait ses preuves.
Début 2018, selon la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP), sur près de 70.000 détenus en France, on comptait 500 personnes incarcérées (en attente de jugement ou déjà condamnées) pour des faits de terrorisme et environ 1.200 suivies pour radicalisation, très majoritairement des islamistes.
Repenser les quartiers d'isolement
A ce jour, une centaine de terroristes ont été définitivement condamnés. On estime, de source proche du dossier, que 60% d'entre eux seront sortis de prison en 2020.
Le nouveau plan d'action contre la radicalisation devrait, selon des sources gouvernementales, multiplier les dispositifs d'évaluation, notamment en augmentant le nombre de quartiers d'évaluation (QER) et celui des établissement susceptibles d'accueillir des détenus violents ou prosélytes. Il repensera aussi les quartiers disciplinaires et d'isolement des détenus les plus dangereux et renforcera la prise en charge des détenus en fin de peine, notamment en milieu ouvert.