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Quel protocole pour la visite d'Hassan Rohani en France?

Après Rome, le président iranien est de passage à Paris pour une visite de deux jours, aux lourds enjeux économiques et diplomatiques, et dont l'organisation s'est révélée quelque peu complexe sur le plan du protocole.

Cette fois-ci, la visite aura bien lieu. Après une annulation in extremis en novembre dernier en raison des attentats de Paris, le président iranien Hassan Rohani se trouve finalement à Paris à compter de ce mercredi, pour une visite de deux jours marquant le rapprochement entre Téhéran et les puissances occidentales, depuis la levée des sanctions liées au dossier nucléaire.

Après un passage à Rome, au cours duquel de nombreux accords économiques ont été signés, Hassan Rohani est arrivé ce mercredi après-midi en France. Comme dans la capitale italienne, sa venue devrait donner lieu à la conclusion d'importants contrats commerciaux. Mais elle répond également à quelques exigences de protocole.

Pas de dîner 

A Rome, le président iranien a reçu les honneurs militaires au palais du Quirinale, la résidence présidentielle. En France, la garde républicaine sera aussi mobilisée. Après un accueil officiel par Laurent Fabius aux Invalides, jeudi à 9 heures, Hassan Rohani sera reçu à 15 heures à l'Elysée, où il s'entretiendra avec François Hollande et le ministre des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie recevra également son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, au Quai d'Orsay. En revanche, aucun dîner n'est prévu à l'agenda. L'éventuelle polémique sur la présence d'alcool à table n'aura donc cette fois-ci pas lieu d'être. 

"Il n'est pas question de gâcher avec des questions de protocole, de vin à table, ou de dîner qui se passe mal, un enjeu aussi important, à la fois sur le plan économique, puisque des contrats mirifiques sont annoncés, et sur le plan militaire et diplomatique car il y a des conflits réels à régler. Les enjeux sont tels que personne ne veut provoquer un accroc qui serait catastrophique", explique Ulysse Gosset, éditorialiste politique étrangère de BFMTV.

Les visites iraniennes et le casse-tête du protocole 

Il y a deux mois, la préparation de la visite d'Hassan Rohani, finalement annulée en raison des attentats du 13 novembre, s'était en effet révélée complexe en raison des exigences protocolaires iraniennes. L'Iran avait en effet demandé un menu halal et sans alcool pour le déjeuner prévu à l'Elysée. Une requête que la présidence française avait refusé, pour des raisons de tradition républicaine. L'Elysée avait alors tenté de trouver un compromis en proposant de remplacer ce repas par un petit-déjeuner. Une solution que l'Iran aurait jugée "trop cheap". 

Le même genre de scénario s'était déjà produit en 1999, à l'approche d'une visite en France du président iranien d'alors, Mohammad Khatami. Un désaccord sur la présence de vin à table avait amené l'Elysée à annuler et reporter le dîner d'Etat. Celui-ci avait été remplacé par un goûter, organisé quelques mois plus tard.

Contrairement à la France, l'Italie, première étape d'Hassan Rohani dans ce déplacement en Europe, a accepté de se plier aux exigences de Téhéran, en bannissant le vin des repas, mais aussi en recouvrant les statues de nus du musée du Capitole