Quand la prime Sarkozy passe de 1.000 à... 3,50 euros !

Amère surprise pour les 20.000 salariés de Sécuritas France. La direction a proposé à chacun une prime dividende annuelle de... 3,50 euros. Au moment de la création de cette prime, Nicolas Sarkozy avait parlé de 1.000 euros.

La prime-dividendes, votée en juin dernier et obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés, fait manifestement des déçus. Au moment de sa présentation en début d'année, le gouvernement avait annoncé qu'elle serait en moyenne de 1.000 euros par personne. D'où la surprise des employés de Sécuritas France qui viennent d'apprendre qu'ils toucheraient 3.50 euros au titre de 2011.

«Cette prime sur les dividendes est une machine à frustration»

Comment expliquer cet incroyable écart ? « Nous avons tout simplement décidé de redistribuer la totalité de l'augmentation de nos dividendes - ce qui correspondait à 150.000 euros au total - à l'ensemble de nos salariés », explique François Garriel, directeur général en charge des finances chez Sécuritas France. « Comme nous en comptons 20.000, ça fait un chiffre qui est très faible. 3,50 euros, c'est symbolique. Mais on s'y attendait, cette prime sur les dividendes est une machine à frustration. A partir du moment où on a fait circuler le chiffre de 1.000 euros, sans tenir compte de la réalité, le risque était évident. Vous imaginez ? 1.000 euros multipliés par 20.000 salariés, ça aurait fait 20 millions d'euros ! C'est plus que notre résultat net. Ça n'a pas de sens ».

«C'est vraiment du mépris envers les salariés»

Mais Jean-Pierre, employé chez Sécuritas depuis 15 ans, ne décolère pas : « Je m'attendais à 400 ou 500 euros. Mais là, 3,50 euros, ça ne représente rien du tout, c'est de la misère. C'est vraiment du mépris pour les salariés, c'est les prendre pour des moins que rien ! J'ai 6 enfants, je gagne 1.300 euros par mois, je comptais aider mes filles qui sont en train de passer des examens. Je vous le dis, si je reçois un chèque de 3,50 euros, je le déchire et je le jette à la poubelle ».