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Politique

PS et Verts en crise après Villeneuve-sur-Lot

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC

Les Coulisses de la Politique, de Jean-François Achilli, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -

L’élimination du PS au premier tour à Villeneuve-sur-Lot provoque une crise profonde entre les Socialistes et les Verts.

Il n’a pas décoléré : « s’ils continuent à nous traiter comme ça, cela remettra en cause notre contrat », a prévenu Pascal Durand hier. Le secrétaire national d’Europe Ecologie les Verts estime avoir été une fois de plus maltraité par son allié le PS, qu’il juge « dans le déni de réalité », mais aussi « arrogant, y compris dans la défaite ». A aucun moment, le grand frère socialiste n’a réellement cherché à discuter d’un éventuel retrait du candidat écologiste Lionel Feuillas, qui n’a réalisé que 2,78% dimanche, jure Pascal Durand. « Harlem Désir m’a tout juste donné un coup de fil. Quant au Premier ministre, il m’a envoyé un SMS pour me demander de nous retirer en faveur du socialiste Bernard Barral », se désole le patron des Verts, qui accuse : « le PS nous marche dessus, dans sa logique caporaliste et ne retient décidément jamais la leçon ».

Et que répond le Parti socialiste à ces accusations ?

Bruno Le Roux, qui a jugé inexcusable dimanche le maintien du candidat écologiste, a réitéré ses critiques lundi soir. « Il y a des moments où il faut savoir se serrer les coudes. A Villeneuve-sur-Lot, il fallait nous mobiliser derrière un seul candidat », affirme le président du groupe PS à l’Assemblée.

Cette partielle avait valeur de test après l’affaire Cahuzac…

« Il manque 2,7% à Bernard Barral, je sais où ils sont », martèle Bruno Le Roux, qui avait prédit depuis un mois et demi le risque d’un duel UMP - FN au deuxième tour en cas de dispersion des voix de gauche, et qui conclut : « nous devons nous remettre en cause. Quant aux Verts, je me sens en situation pour leur poser la question ». La discussion entre socialistes et écologistes s’annonce animée. Les partenaires ne sont d’accord que sur le principe d’un inefficace front républicain contre le Front National, qui permet à Marine le Pen d’affirmer que PS et UMP sont main dans la main. Mais aucun Yalta n’est programmé entre les partenaires de la majorité.

Cela remet en question la présence de ministres Verts ?

Pour le moment, non. Même si la position de Cécile Duflot et de Pascal Canfin va devenir de plus en plus inconfortable. François Hollande et Jean-Marc Ayrault, qui ont déjà Jean-Luc Mélenchon face à eux, ne peuvent pas fabriquer un nouvel ennemi à gauche. Mais la question des alliances va très vite revenir sur la table, avec des municipales et des européennes qui s’annoncent à haut risque pour le PS et le gouvernement.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de ce mardi18 juin.

Jean-François Achilli|||

Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

>> Suivez-le sur Twitter @jfachilli

Jean-François Achilli