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Primaire à gauche: les candidats se déchirent sur la dépénalisation du cannabis

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Si les candidats de la primaire de la gauche sont d'accord sur beaucoup de sujets, la dépénalisation du cannabis figure parmi les éléments de division. Ils l'ont rappelé ce dimanche lors du deuxième débat sur BFMTV et RMC.

"Il m'est arrivé de fumer du cannabis, mais pas ce soir!", a lancé Jean-Luc Bennhamias lors du deuxième débat de la primaire à gauche, diffusé sur BFMTV. La dépénalisation du cannabis fait partie des sujets qui divisent les candidats.

Benoît Hamon est de ceux qui sont favorables à la légalisation du cannabis. "Je veux faire en sorte que demain, plutôt que de laisser des jeunes acheter des produits dangereux à des inconnus, on sorte de ce système qui ne marche pas. Nous sommes les champions d'Europe de consommation du cannabis", a fait savoir le député des Yvelines. 

Sylvia Pinel, elle aussi, souhaite sa légalisation. Elle explique qu'il s'agit d'un "enjeu de santé publique et de sécurité. Les réseaux, les trafics, polluent la vie d'habitants de quartiers. Il faut encadrer la distribution de cannabis en pharmacie. Cela permettra d'assécher ces trafics et ces réseaux". 

Jean-Luc Bennhamias, ancien secrétaire national des Verts, se prononce, lui aussi, en faveur de légalisation du cannabis, et souhaite tester cette mesure pendant 5 ans. "Il n'y a pas que les jeunes qui fument du cannabis, un certain nombre de personnes âgées voire même très âgées", a expliqué le candidat. 

Montebourg et Peillon sceptiques, Valls franchement opposé

François De Rugy, également ancien d'EELV, dénonce de son côté "40 ans d'hypocrisie". Il préfère argumenter en dehors des questions de santé mais plutôt sur la sécurité. "Il faut sortir de la prohibition pour que les policiers puissent s'occuper d'autre chose", lâche-t-il. 

Arnaud Montebourg n'est "pas sûr que la bonne position soit autour de ces pupitres" concernant le cannabis. Sceptique sur la légalisation d'un produit "nocif pour la santé", il affirme qu'il faudrait "au moins une grande conférence" pour évoquer le sujet. Vincent Peillon ne prend pas non plus une position franche. Celui-ci préfère renvoyer à "une grande conférence nationale" pour "engager le débat". 

Le seul qui se démarque reste l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui s'y oppose farouchement. "Il faut des interdits dans une société, des règles. Si vous légalisez le cannabis, vous aurez un cannabis plus dur, qui alimentera d'autres trafics. Je ne suis ni pour la légalisation, et encore moins pour la dépénalisation". 

Alexandra Milhat