Primaire à gauche: qui dit quoi sur le cannabis?

- - Illustration - FRED DUFOUR / AFP
Un vieux débat resurgit en ces temps de campagne présidentielle. Dimanche 8 janvier, 150 personnalités de la vie publique marseillaise ont lancé un appel dans le JDD réclamant une “légalisation contrôlée” du cannabis dans le but de “sauver la ville”. Le trafic de drogue mine la sécurité de la cité phocéenne, et le débat s’entend au niveau national avec la primaire de la gauche qui se profile en vue de la présidentielle. Les sept candidats ont des positions différentes, voici leurs principaux arguments.
- Favorable à la légalisation, Benoît Hamon a pris la main sur le débat
Benoît Hamon, qui rêve d'un scénario à la François Fillon, s’est lancé dans la bataille de la primaire de la gauche avec un programme bien ficelé concernant la légalisation du cannabis. Il y est favorable, et a précisé exactement ce qu’il ferait s’il était élu président de la République dans son programme.
L'ancien ministre souhaite ainsi “tuer les trafics à la source" et "protéger" les Français "des pratiques des dealers”. Il précise également avec quels moyens il compte éviter les risques pour la santé.
“J’utiliserai les 568 millions d’euros annuels utilisés pour la répression à des fins de prévention et d’information sur les risques associés à cette consommation”, détaille-t-il dans son programme.
- Vincent Peillon “ouvert” au débat, mais pas à la légalisation
L’ancien ministre de l’Éducation nationale et numéro 3 du gouvernement avait causé du remous en 2012 quand il a assuré qu’il était “ouvert au débat” concernant la légalisation du cannabis. Recadrage immédiat, le soir même par François Hollande dans l’émission Face aux Français: “Le cannabis doit rester un interdit”.
5 ans plus tard, pas de mention de légalisation du cannabis dans son programme pour la primaire, mais il reste ouvert à la discussion sur le sujet.
“Je ne suis pas favorable à la légalisation, je suis favorable à ce que la France soit intelligente et que nous en débattions”, expliquait-il le 2 janvier sur BFMTV-RMC. “Il faut évidemment qu’il y ait un débat”, a-t-il répété sur RTL ce mardi matin.
- Manuel Valls clairement opposé
L’ancien Premier ministre et ministre de l’Intérieur est ferme en matière de sécurité et n’est pas ouvert à un changement de législation sur le sujet du cannabis. Jean-Marie Le Guen avait relancé le débat en avril 2016, mais Manuel Valls avait coupé court à toute discussion.
"Je crois que la consommation du cannabis, parce qu'elle a un impact sur la santé publique, doit rester un interdit", assurait-il à Libération.
- Arnaud Montebourg "pas convaicu" par la légalisation
Durant un des débats de la primaire de la gauche en septembre 2011, Arnaud Montebourg s’était montré “fermement opposé à toute libéralisation de la consommation du cannabis” en avançant que c’est “dangereux pour la jeunesse”.
En juin 2012, fraîchement nommé ministre du Redressement productif, sa position avait déjà évolué et estimait que cette question pouvait être soumise à un référendum, tout en pensant qu’il n’y avait pas, en France, de majorité favorable à une légalisation.
Le 11 octobre 2016 sur France info, il a réaffirmé qu'il n'est "pas convaincu" par la légalisation quand on lui demandait s'il y était favorable. Il souhaite même faire reculer la consommation de cannabis en prenant exemple sur la législation anti-tabac.
- De Rugy, Pinel et Benhamias tous d’accord
La présidente du Parti radical de gauche (PRG), Sylvia Pinel, souhaite une légalisation du cannabis. Elle avance comme argument, en décembre 2016, que c’est une “question de santé publique”, en insistant sur le fait que les drogues consommées sont “souvent trafiquées” et ainsi “dangereuses”.
Jean-Luc Bennahmias, investi par l’UDE pour cette primaire, est sur la même longueur d’onde que Sylvia Pinel. Tout comme le candidat écologiste François de Rugy. Lui envisage de tester la mesure pendant 5 ans avant de définitivement acter la légalisation de ce produit qui ne laisse donc aucun candidat indifférent.