Pourquoi l’agriculture n’intéresse pas les candidats

Alors que le salon de l'agriculture s'ouvre ce week-end à Paris, les candidats à la présidentielle commencent à faire des propositions sur le sujet. Mais témoignages du secteur à l'appui, force est de constater que l'avenir de l'agriculture ne passionne pas les politiques.

Tous les ans, le salon de l’agriculture représente un rendez-vous incontournable pour les candidats à la présidentielle. Ce week-end est donc l’occasion pour eux d’aller à la rencontre des agriculteurs, et peut-être de faire de nouvelles propositions. Ce vendredi, Nicolas Sarkozy, en tête des intentions de vote chez les agriculteurs, a promis des normes plus souples dans le domaine, qui selon lui fait l'objet de textes difficiles à adapter. Mais jusqu’ici, l’intérêt des hommes politiques pour le secteur agricole n’a pas été des plus intenses.

« L’agriculture passe après la crise »

Didier, 55 ans, est arrivé au salon avec ses chèvres. Il a déjà constaté le peu d'attention porté par les candidats à son travail : « On attend des réponses à nos inquiétudes, mais on n’est pas dans les priorités. Aujourd’hui, on ne parle que de la crise : l’agriculture passe au second plan. »

« Le seul secteur où l’on peut créer des emplois non délocalisables »

Si les agriculteurs représentent seulement 3% de la population active, ils continuent à peser économiquement, comme l’explique Jean-Paul Hebrard, ingénieur agricole : « C’est vrai que les agriculteurs pèsent moins lourd au niveau électoral, mais c’est un véritable levier économique. Dans une période où il faut créer des emplois, l’agriculture est le seul secteur aujourd’hui où l’on peut créer des emplois non délocalisables. »

« L’agriculture recrute »

La FNSEA, le premier syndicat agricole, a interpellé début février les candidats à la présidentielle pour leur demander de parler un peu plus d’agriculture. « Les candidats ignorent ce secteur, c’est assez désolant, constate Christiane Lambert, vice-présidente du syndicat. L’agriculture recrute dans bon nombre de secteurs, et jamais les produits français n’ont été aussi demandés à l’étranger. Cela mériterait un peu plus de reconnaissance. Les hommes politiques paraissent assez éloignés des réalités. Les agriculteurs eux sont déçus, voire amers. »

La Rédaction, avec Stéphanie Collié.