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Pour Sapin, Macron est "le taré du troisième étage" de Bercy

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Le ministre des Finances, Michel Sapin, a trouvé un nouveau surnom pour désigner son homologue à l'Economie. Il s'ajoute à l'histoire déjà riche de l'inimitié entre les deux collègues du gouvernement.

L’atmosphère est électrique à Bercy, et c'est en train de devenir une tradition. Au début du quinquennat de François Hollande, c’est le ministre de l’Economie de l’époque, Pierre Moscovici, qui se crispait à l'écoute de certaines déclarations du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Depuis quelques mois, c’est au tour du ministre des Finances Michel Sapin de s’énerver régulièrement contre Emmanuel Macron, désormais en charge de l'Economie.

L’affrontement est de plus en plus franc du collier, à en croire Le Parisien. Michel Sapin appellerait désormais Emmanuel Macron "le taré du troisième étage". Soit le palier où on peut trouver ce dernier dans leurs locaux communs de Bercy.

Une inimitié tenace

Les deux hommes entretiennent de mauvaises relations depuis longtemps. La froideur très marquée de l’ancien ministre du Travail à l’endroit de l’ancien secrétaire général adjoint de la présidence de la République âgé de 38 ans remonte au moins à l’été 2015. Cela fait alors un an que celui-ci a été nommé à la tête du ministère de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique. Le 15 juillet, Michel Sapin interrompt une réunion que le protégé de François Hollande tient avec une trentaine de journalistes. Emmanuel Macron est en train de parler de la situation grecque.

Michel Sapin goûte peu la teneur de l’échange car, normalement, c’est à lui que revient le rôle de parler des sujets économiques internationaux. Il lance: "Ah, c’est ici la réunion sur la Grèce?" Emmanuel Macron tente d’évacuer ce sujet de discorde par une boutade mais se fait reprendre de volée assez sèchement par son collègue:

"On verra plus tard." 

Une semaine plus tard, Michel Sapin n’a pas oublié l’affront. La preuve, lors de la présentation d’un plan à destination des éleveurs le 22 juillet 2015, on voit Emmanuel Macron, hilare, se pencher vers son confrère du gouvernement et lui glisser ce qui semble être une blague à l’oreille. Michel Sapin se retourne, fusille le farceur du regard puis l'ignore. 

En début d’année, Emmanuel Macron enterre sa loi "Noé" (pour "Nouvelles opportunités économiques"). Il doit ensuite refondre certaines de ses propositions, comme l’abaissement des seuils de qualification pour accéder à quelques professions notamment dans l’artisanat, au sein d'une loi pour l'entreprenariat. Celle-ci lui est confiée...ainsi qu'à son voisin de Bercy. 

L’initiative déplaît à Michel Sapin qui veut que le texte final porte le moins possible l’empreinte de son cadet, comme le soulignait à l’époque ce reportage de BFM Business.

Depuis "En marche!", Sapin ne fait même plus semblant

Mais c’est la création de son collectif personnel "En marche!" qui a valu à Emmanuel Macron une aggravation de ses rapports avec son collègue et son surnom acerbe. Commentant cette démarche personnelle, Michel Sapin avait lâché: "Il est en marche mais il recule déjà".

Enfin, le 25 avril, lors du premier meeting de "Hé Oh la gauche", aux observateurs qui s’étonnaient de l’absence d’Emmanuel Macron, Michel Sapin répondait au micro de BFMTV: "Ici, ce sont les amis de François Hollande."

R.V