Pour Retailleau, désigner Wauquiez "trop tôt" comme candidat à la présidentielle serait une "erreur"

Le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau - Sebastien SALOM-GOMIS © 2019 AFP
Laurent Wauquiez candidat du parti Les Républicains (LR) à la présidentielle de 2027. C'est ce que promet Éric Ciotti depuis plusieurs semaines, s'il est élu président lors du congrès de sa formation politique en décembre. Bruno Retailleau, lui-aussi candidat pour prendre les reines de la rue de Vaugirard, s'oppose à ce choix stratégique du député des Alpes-Maritimes.
Selon le chef des sénateurs LR, interrogé sur France Info, ce serait une "erreur" à la fois pour "le parti" et le "candidat" désigné. D'abord, au niveau de la formation, cela ferait passer "les personnalités, les égos avant les idées", pointe Bruno Retailleau.
"Or, je pense qu'on a un travail de fond à faire. Il faut redéfinir un logiciel et je sais parfaitement qu'on s'abandonnera à notre paresse intelectuelle si on désigne un candidat trop tôt", poursuit le sénateur de Vendée.
Concernant Laurent Wauquiez, il reconnaît que ce dernier "a toutes les qualités" pour être le président de LR. Néanmoins, l'élu met en garde à un peu plus d'un an des élections européennes de 2024.
"Si jamais on trébuche (...) on électrocutera notre candidat désigné un an auparavant", juge-t-il.
Bruno Retailleau propose ainsi d'attendre les europeennes de 2024 pour laisser ensuite le choix aux adhérents de désigner leur chef de file pour la présidentielle.
"Un chef, un candidat, une organisation renouvelée"
Invité de BFMTV-RMC, Éric Ciotti a défendu sa stratégie.
"Nous allons avancer étape par étape. Il y a une étape majeure, c'est refonder notre famille politique, lui donner un chef. C'est mon objectif, mon ambition. J'aurais pour mission [ensuite] de préparer cette élection présidentielle", a expliqué le député des Alpes-Maritimes.
Et de préciser sa "feuille de route": un chef, un candidat, une organisation modernisée et renouvelée". Pour mieux justifier son choix, il a évoqué les deux dernières présidentielles lors desquelles la droite avait décidé de passer par des primaires quelques mois avant l'échéance élyséenne pour choisir son chef de file. Avec, à l'arrivée, une défaite à chaque fois.
"Les militants choisiront. S'ils veulent à nouveau les primaires, attendre de nouveau novembre 2026 pour attendre le candidat, ce n'est pas [pour] moi qu'ils doivent voter", a indiqué Éric Ciotti.
De son côté, Laurent Wauquiez a annoncé récemment, sans surprise, qu'il soutiendrait Éric Ciotti au congrès de LR, défendant au passage "un élu qui a du courage, de la clarté sur des sujets difficiles comme la sécurité et l'immigration".