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Pilule de 3e et 4e générations : Touraine veut rassurer les femmes

« Je voudrais dire aux femmes de ne surtout pas paniquer», a dit Marisol Touraine a propos des pilules de 3e et 4e générations.

« Je voudrais dire aux femmes de ne surtout pas paniquer», a dit Marisol Touraine a propos des pilules de 3e et 4e générations. - -

Alors qu’elle appelait à la limitation dans les prescriptions médiales des pilules de 3e et 4e génération, Marisol Touraine la ministre de la Santé a lancé un appel aux femmes dimanche, les invitant à ne pas paniquer ni à interrompre leur prise.

Ne pas paniquer, ne pas interrompre le traitement, c’est le message qu’a voulu faire passer Marisol Touraine la ministre de la Santé, dimanche sur Canal+, aux 2 millions de femmes utilisatrices des pilules de 3e et 4e générations. Pourtant, vendredi dernier, la ministre a annoncé qu'elle souhaitait limiter la prescription de ces pilules qui présentent 2 fois plus de risques de thrombose que celles de 2e génération. Elles ne seront d'ailleurs plus remboursées par la Sécurité sociale à partir du 30 septembre. Malgré cette décision, Marisol Touraine a tenu à rassurer : « Je voudrais dire aux femmes de ne surtout pas paniquer et de ne surtout pas interrompent leur traitement pour celles qui prennent cette pilule de 3e ou 4e génération. Il faut d’abord qu’elles vérifient quel type de pilules elles prennent. Une fois chez le médecin, il faut qu’elles voient avec lui comment faire évoluer leur contraception ».

« Touraine dit qu’il ne faut pas paniquer, c’est l’arroseur arrosé »

Les déclarations de Marisol Touraine sur Canal+ dimanche en ont déconcerté plus d’un. Parmi eux, les gynécologues qui ont vu débarquer dans leur cabinet de nombreuses femmes pour le moins inquiètes. « On a véritablement affolé les femmes, regrette le docteur Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg. Si bien que dans mon service, les premières interruptions volontaires de grossesse de femmes qui ont arrêté la contraception orale parce qu’elles ont paniqué, sont déjà venues. Qui a conseillé la ministre avant qu’elle ne sème la panique parmi toutes les femmes de France. Et maintenant quand elle vient et qu’elle dit qu’il ne faut pas avoir peur de la pilule, c’est un peu l’arroseur arrosé ou le pompier pyromane. J’effraye et après je dis : "n’ayez pas peur" ».

« Je ne vais pas arrêter de prendre la pilule du jour au lendemain »

« On ne sait plus trop sur quel pied danser, confie sur RMC Lucie, 27 ans qui n’a appris que la semaine dernière que la pilule qu'elle prend depuis plus de 3 ans est une pilule de 3e génération. C’est inquiétant, on se demande ce qui va être dit la semaine prochaine. On ne sait plus qui écouter. Certaines études disent que c’est inquiétant d’autres non. Je ne vais pas arrêter de prendre la pilule du jour au lendemain. Pour moi, l’urgence va être de prendre rendez-vous avec mon gynécologue, d’avoir plusieurs avis. Je vais sans doute aller voir mon médecin traitant aussi. Après je prendrai la décision d’arrêter ou non. Mais tout ça n’est pas très rassurant ».

Déjà 13 500 plaintes aux Etats-Unis|||

L'inquiétude sur la dangerosité de ces pilules est née après une plainte déposée contre le laboratoire Bayer par Marion Larat, 25 ans, handicapée à 65% depuis un AVC qu’elle impute à la pilule 3e génération. 30 autres femmes s'estimant victimes vont également porter plainte ce mois-ci contre plusieurs laboratoires fabriquants. Fin décembre, l’Agence nationale de sécurité du médicament a demandé aux prescripteurs de privilégier les pilules de 2e génération, d’informer les femmes du risque de thrombose et d’effectuer un suivi clinique pour surveiller la tolérance au traitement contraceptif prescrit.
Aux Etats-Unis, le laboratoire Bayer, qui fabrique des pilules de 3e génération, comptabilise déjà 13.500 plaintes de femmes.

Tugdual de Dieuleveult avec A.Rosique