Patrick Sébastien livre son analyse de la "révolte" des gilets jaunes

Patrick Sébastien. - AFP
Patrick Sébastien s'apprête à faire ses adieux à France Télévisions. Mais son public lui donne toujours matière à réflexions. Et samedi, dans une interview accordée au site Pure Médias, il a tracé des correspondances étroites entre ce dernier et l'actualité politique: "Dans les gens qui m'aiment bien, qui me suivent depuis 30 ans, 90% sont Gilets jaunes ! Moi, ça fait dix ans que j'annonce ce qu'il se passe aujourd'hui." Il a poursuivi son analyse de la crise incarnée par les gilets jaunes:
"Je savais que ça allait se passer et ce n'est que le début. Ce que vivent les gens au quotidien, ce mépris, ce manque de considération... En bloquant les voitures à un rond-point, ils ont enfin un pouvoir alors qu'on leur disait depuis des années qu'ils n'existaient pas. On les a pris pour des merdes. A un moment, c'est la révolte."
La référence à Beppe Grillo
Evoquant le mouvement politique qu'il avait fondé en 2010 et brièvement animé, il a ajouté: "Quand j'ai fait le "D.A.R.D, tout le monde m'est tombé sur la gueule. Toute cette caste de banquiers, de hauts-fonctionnaires, de mecs de médias, qui dirigent tout." Il a également comparé la colère française et le ras-le-bol italien porté il y a quelques années par Beppe Grillo, qu'il "connaît depuis longtemps". Il ne se voit pas personnellement dans le costume:
"Pour faire ce genre de révoltes, comme je l'avais écrit dans mon bouquin, il faut ne pas avoir de famille. C'est trop dangereux. Moi, j'ai des enfants. Le D.A.R.D, j'ai arrêté parce que ça devenait dangereux pour les autres, pas pour moi. Tu as affaire à des fous. Tu as surtout affaire à des gens qui ont des privilèges et qui n'ont pas envie qu'on les leur enlève."
"Ce que nous vivons aujourd'hui, c'est de la rigolade"
Selon l'animateur de télévision et comédien, le climat politique pourrait dériver vers davantage de tension encore: "Je pense que ce que nous vivons aujourd'hui est de la rigolade. Je pense que ça peut glisser dans beaucoup plus de violence. Ou pire : voir arriver un type extrême, un peu plus intelligent que les autres, et qui va prendre le pouvoir comme au Brésil." Il a achevé: "Au Brésil, c'est parti du prix des autobus qui étaient trop chers pour la Coupe du monde. C'est parti de là. Aujourd'hui, c'est un mec d'extrême-droite qui commande."