TVA : Thévenoud répond à McDonald's

Vivement attaqué par la chaîne de fast-food pour l'avoir accusé d'avoir profité de la baisse de la TVA dans la restauration, l'élu socialiste justifie ses critiques dans les colonnes de Libération.

Vivement attaqué par la chaîne de restauration McDonald's pour l'avoir accusé d'avoir profité financièrement de la baisse de la TVA, le député socialiste Thomas Thévenoud, auteur d'un rapport préconisant un relèvement de la TVA réduite, répond lundi dans Libération à la chaîne de fast-food.

Dans une tribune intitulée "cher, très cher, Ronald McDonald's", l'élu PS de Saône-et-Loire, se dit "surpris" d'avoir découvert dans le même journal une pleine page de publicité dans lequel la chaîne de restauration se défend des accusations portées par lui selon lesquelles elle aurait profité financièrement de la baisse de la TVA. "Cette publicité a du te coûter un prix fou, surtout dans la période difficile que tu dis traverser", s'étonne avec ironie Thomas Thévenoud, calculant que l'argent dépensé pour cette opération de communication aurait permis à McDonald's de "rémunérer une bonne vingtaine de salariés pendant un an".

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"Ce pays t'a accueilli il y a trente-trois ans", écrit le député PS au clown Ronald McDonald imaginé par la marque pour la représenter, lui rappelant qu'elle réalise "un chiffre d'affaire de 4 milliards d'euros par an en France, soit un sixième de [son] chiffre d'affaire mondial", alors même que la chaîne bénéficié "depuis l'origine" d'un taux de TVA préférentiel de 7% pour la vente à emporter, et que l'État lui a reversé 190 millions d'euros consécutivement à la baisse de la TVA dans la restauration.

"Finalement, ce qui me surprend le plus, c'est que toi qui incarnes les lois du libéralisme, tu continues à justifier en France un soutien de l’Etat qu’il ne te viendrait pas à l’idée de réclamer dans ton pays natal. […] Je pense que la subvention publique dont tu as bénéficié n'est plus justifiable dans une période où le pays doit faire des efforts", conclue Thomas Thévenoud.

Bête noire

Le groupe de restauration rapide a fait paraître fin octobre dans Libération, Le Figaro, Les Echos et Le Parisien une pleine page de publicité pour se défendre des accusations du député PS selon qui la chaîne de Fast-food a profité financièrement de la baisse de la TVA sous l'ancienne majorité. "McDonald's c'est 190 millions d'euros chaque année de gain avec la baisse de la TVA dans la restauration. Est-ce que c'est à l'impôt des Français de financer l'investissement dans les McDo de France ?", s'était interrogé Thomas Thévenoud dans les médias.

"Encore un petit effort Monsieur Thévenoud, vos chiffres sur l'utilisation de l'argent de la baisse de la TVA par McDonald's sont presque bons". Dans sa publicité, McDonald's reconnaît que la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5% en 2009 lui a permis d'engranger 19 millions d'euros : 190 millions d'euros engrangés suite à la baisse, moins 171 millions d'euros d'investissements, baisse des prix ou dépenses sociales prises en contrepartie.

Mais la chaîne de restaurants juge que le député PS omet de prendre en compte les 52 millions d'euros de charge liés au passage à 7% début 2012. Au final, "c'est en fait un solde négatif de 33 millions d'euros pour l'enseigne et ses franchisés qui est la réalité", selon McDonald's.

Dans le détail, suite à la baisse de la TVA, le groupe explique avoir dépensé "79 millions d'euros pour améliorer les conditions sociales de [ses] employés", avec des primes, augmentations, et des recrutements.

Il juge avoir également concédé 28 millions d'euros en baisses de prix, et investi "64 millions d'euros pour améliorer l'outil de travail des équipiers et réduire l'impact environnemental des restaurants".

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Auteur d'un rapport parlementaire présenté à la Commission des finances de l'Assemblée nationale, qui plaide pour un relèvement de la TVA réduite, héritage de l'ancienne majorité qui coûte 3 milliards d'euros par an à l'Etat, Thomas Thévenoud est devenu la bête noire des restaurateurs

Les professionnels agitent le spectre d'une vague de faillites et de la perte de 100.000 emplois si le gouvernement passe aux actes.