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Présidentielle 2027: l'annonce d'une candidature commune à gauche ne fait pas l'unanimité au Parti socialiste

L'alliance de gauche regroupe Benjamin Lucas (Génération.s) Lucie Castets, Marine Tondelier (EELV), Clémentine Autain (L'Après), François Ruffin (Debout) ou encore Olivier Faure (Parti socialiste)

L'alliance de gauche regroupe Benjamin Lucas (Génération.s) Lucie Castets, Marine Tondelier (EELV), Clémentine Autain (L'Après), François Ruffin (Debout) ou encore Olivier Faure (Parti socialiste) - DANIEL PERRON / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Alors qu'une alliance de plusieurs partis de gauche incluant le PS a été ratifiée ce mercredi, le mouvement Changer pour gagner, regroupant les alliés de Nicolas Mayer-Rossignol, déplore une décision prise "sans mandat préalable".

C'était il y a deux jours à peine, un appel au ton solonnel de Lucie Castets : "Ce que vous avez en face de vous, c'est une équipe qui (...) sera prête à gouverner". Ces mots prononcés ce mercredi 2 juillet à Bagneux (Hauts-de-Seine), marquaient le "serment" d'une candidature commune pour l'élection présidentielle 2027.

Derrière cet effet, c'est avant tout un jeu d'alliance qui s'est créé, sous l'étiquette du "Front Populaire 2027". À son bord, des personnalités allant d'Olivier Faure côté Parti socialiste, à François Ruffin (via son mouvement Debout!), en incluant également les Écologistes, Génération.s et L'après, l'association des anciens membres de La France Insoumise.

"Un grand jour pour la gauche et les Écologistes" s'écriait ainsi Olivier Faure face aux militants, estimant que le "chemin" était "possible et atteignable". Avec un aveu tout de même, celui que le mouvement tout juste créé n'avait "pas un boulevard devant lui".

Une union "sans aucun mandat préalable"

Moins de 24h après, le "projet commun" se heurte à ses premiers obstacles. L'opposition interne au PS, menée par le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, reproche au Premier secrétaire du parti d'avoir signé l'accord du "Front Populaire 2027" "sans aucun mandat préalable de ses instances souveraines (Conseil national et Bureau national) sur son contenu", indique un communiqué du groupe "Changer pour gagner", sur X.

Dès lors, les opposants à Olivier Faure appellent à un vote au prochain Bureau national "sur la ratification de cet accord et sur le processus qu'il contient". De plus, ils rappellent leur "demande que toute décision sur le mode de désignation du candidat à la présidentielle prévu dans cet accord en décembre soit alors soumis au vote des militants socialistes".

À travers cet appel à "l'unité des socialistes" qu'ils jugent "nécessaire" pour "empêcher l'extrême-droite d'arriver au pouvoir", la structure du Parti socialiste apparaît plus que jamais divisée.

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Face à cette protestation, la direction du PS a vite répliqué, affirmant que "tout ce qui a été dit est conforme à ce que nous avons défendu pendant le congrès et qui a fait l’objet de trois mois de débat".

LFI ou pas LFI?

"Tant sur le cadre qui reste ouvert à LFI que sur le calendrier pour décider du mode de désignation d’un candidat commun de la Gauche aux présidentielles en pleine campagne des municipales, cet accord n’est conforme à aucun texte d’orientation voté au Congrès", peut-on encore lire dans le communiqué de "Changer pour gagner".

Invité de BFMTV-RMC au début du mois de juin, Olivier Faure décrivait encore Jean-Luc Mélenchon comme étant "le plus mauvais candidat pour la gauche". Avant de rappeler son intention d'un "candidat commun de tout cet espace qui va de Ruffin à Glucksmann". Et si le cofondateur de Place publique n'a pas encore été convié au Front Populaire 2027, François Ruffin, écarté du groupe insoumis à l'Assemblée nationale, fait bien partie des signataires, tout comme ses confrères dissidents Alexis Corbière, Raquel Garrido ou encore Clémentine Autain.

De là à y voir une intégration de LFI, rien n'est moins sûr. Dans une note de son blog publiée ce jeudi 3 juillet, Jean-Luc Mélenchon s'est attaqué à l'idée d'une primaire de la "gôche" telle que voulue par Lucie Castets. "Cela n’intéresse personne. Ni les millions d’électeurs insoumis pris pour des nigauds par cette gôche, ni ceux qui adhèrent à la ligne Glucksmann que cette équipée rêve de lui subtiliser", a-t-il déclaré.

Pour rassurer les inquiétudes sur d'éventuelles trahisons, la direction du Parti socialiste joue l'apaisement: "Il est naturel que nous envisagions dans des délais décents le processus conduisant à un candidat commun", assurant que "rien à ce sujet n'a été acté" lors du serment de ce mercredi, à Bagneux.

Louis Verdoux