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Gaz de schiste: un rapport "profondément contestable" pour le PS Chanteguet

Manifestation contre le gaz de schiste, le 10 mai 2011 à Paris.

Manifestation contre le gaz de schiste, le 10 mai 2011 à Paris. - -

Le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale a vivement critiqué vendredi le rapport de deux parlementaires favorables à une exploitation "maîtrisée" du gaz de schiste.

Jean-Paul Chanteguet (PS), a vivement critiqué vendredi le rapport de deux parlementaires favorables à une exploitation "maîtrisée" du gaz de schiste, jugeant qu'il n'apportait "aucune élément nouveau" et contenait des affirmations "profondément contestables".

Les propositions de ce rapport du député PS Christian Bataille et du sénateur UMP Jean-Claude Lenoir, publié jeudi, "visent à relancer un débat tranché par le gouvernement et le parlement", alors qu'elles "n'apportent aucun élément susceptible de revenir sur les choix opérés", écrit Le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale dans un communiqué.

29 composés chimiques cancérigènes

Ce dernier conteste en particulier que l'exploration des gaz de schiste puisse "être respectueuse de l'environnement", alors que "cette technique de production utilise aujourd'hui 750 composés chimiques, dont 29 ont été reconnus cancérigènes et à risque pour la santé humaine".

Selon Jean-Paul Chanteguet, le rapport, publié par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), comporte aussi des "affirmations profondément contestables concernant les avantages à explorer et exploiter le gaz de schiste" sur le plan économique.

"Une voie du passé"

Ainsi, estime Jean-Paul Chanteguet, le chiffre de 100.000 emplois qui seraient créés donne "de faux espoirs". "L'expérience américaine démontre qu'une fois le puits mis en place, il faut moins d'une personne pour le faire fonctionner. Seule la course éperdue, qui a conduit à creuser 500.000 puits aux Etats-unis en huit ans, a permis de renouveler les emplois. Ce qui n'est pas réalisable en France, étant donné l'occupation de notre espace géographique", poursuit-il.

Enfin, conclut-il, "l'empreinte carbone du gaz de schiste est équivalente à celle du charbon". Ainsi, son exploitation aboutirait à "retarder le passage à l'énergie du futur, en s'obstinant dans une voie du passé et en exploitant à des coûts toujours croissants pour le climat, l'environnement et la santé, les dernières ressources fossiles disponibles".


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M.R. avec AFP