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Parti socialiste

2017: proches de Valls, ils ne veulent pas d’une candidature d'Hollande

Le Premier ministre Manuel Valls et le président de la République François Hollande.

Le Premier ministre Manuel Valls et le président de la République François Hollande. - AFP

Les députés PS Malek Boutih et Philippe Doucet affirment que le président de la République n'est pas le mieux placé pour faire gagner la gauche en 2017.

"Je vais demander à tous les dirigeants du PS: es-tu favorable à une candidature de F.Hollande?". Cet appel à "la clarté dès maintenant" a été lancé il y a quelques jours par le patron des socialistes Jean-Christophe Cambadélis. Sans d'ailleurs prendre le soin de prévenir au préalable l’Elysée, souligne L’Obs cette semaine.

Très vite, sous le hashtag #appelcamba, plusieurs ténors du parti ont affiché leur soutien au président de la République pour 2017. Mais d’aucuns jugent qu’une candidature du chef de l’actuel chef de l’Etat mènerait la gauche à sa perte.

"Hollande entretient (le) chaos, je ne le soutiendrai pas"

"La gauche est en train de mourir du présidentialisme", s’alarme ainsi Malek Boutih dans les colonnes de l’hebdomadaire.

"Elle a un chef dont personne n'est content, dont le bilan est très médiocre et auquel, pourtant, elle ne peut échapper. Nous serons tous comptables, au bout du compte, du désastre. C’est tragique. Hollande entretient ce chaos et ce chaos le sert. Moi, c’est clair, je ne le soutiendrai pas", poursuit le député PS de l’Essonne - la circonscription de Manuel Valls - qui avait déjà pronostiqué il y a quelques mois sur notre antenne une probable victoire de Marine Le Pen à la prochaine présidentielle.

"Valls apparaît comme le mieux placé, le plus légitime"

Le député vallsiste Philippe Doucet n’est pas plus optimiste. "Aujourd'hui, la synthèse hollandaise de 2012 a vécu. Ce sont Martine Aubry et ses amis qui l'ont tuée avec leur tribune. Il y a deux gauches: l'une qui a envie d'exercer le pouvoir et qui a le sens des responsabilités, et l'autre qui refuse le réel", pointe-t-il dans une interview. Et d’exhorter Manuel Valls de se préparer à devenir le candidat de la gauche.

"Si Hollande décide de ne pas y aller, Manuel Valls devra faire son devoir”, explique-t-il. "Dans ce cas, Manuel Valls devra y aller. Il devra être notre candidat. Il est celui qui incarne la gauche moderne avec le plus d'expérience politique, y compris sur les questions régaliennes qui vont dominer encore longtemps, hélas, cette période de lutte contre le terrorisme. Manuel Valls a montré, au ministère de l'Intérieur comme à Matignon, qu'il avait l'envergure, l'autorité, le sens de l'État et le sens de la République pour être le candidat naturel des socialistes", plaide-t-il encore.

L’élu du Val-d'Oise assure que l’impopularité du Premier ministre au sein du PS ne serait pas un obstacle.

"Souvenons-nous qu'en 2006, l'appareil n'était pas favorable à Ségolène Royal. Ce sont les électeurs de gauche qui ont poussé sa candidature. Aujourd'hui, dans l'opinion, c'est Manuel Valls qui apparaît comme le mieux placé, et le plus légitime", estime-t-il.

Valls "pas forcément le mieux adapté", juge Hollande

Une analyse que ne partage pas François Hollande, si l’on en croit les auteurs du livre Le Pari (Editions Plon), à paraître le 24 mars, dont Le Monde a publié les bonnes feuilles mercredi.

"Manuel Valls pourrait être parfaitement candidat si je ne le suis pas. Il serait d’ailleurs même le plus légitime. Mais il ne serait pas forcément le mieux adapté à la situation, parce qu’on pourrait dire : 'Alors pourquoi si François Hollande n’y va pas, ce serait son premier ministre ?'", aurait analysé le locataire de l’Elysée devant les journalistes Charlotte Chaffanjon, du Point, et Bastien Bonnefous du Monde.

Invité de BFMTV/RMC mardi, Manuel Valls a assuré que François Hollande était "bien évidemment" le "candidat légitime" pour 2017. Pourtant, souligne L’Obs, le cabinet du Premier ministre a récemment mis à jour les statuts d’A gauche besoin d'optimisme, le micro-parti créé par Valls en 2009 en vue de la primaire de 2011. Un député vallsiste commente auprès du magazine, dans un sourire mais sans trop y croire: "On ne sait jamais, ça peut toujours servir."

V.R.