Réforme des retraites: Fabien Roussel demande "un engagement clair" du gouvernement

À la veille de la déclaration de politique générale de François Bayrou, Fabien Roussel est "encore dans le brouillard". Le Premier ministre fera-t-il un geste envers la gauche sur la réforme des retraites en contrepartie d'une "non-censure"?
Faute de le savoir, le secrétaire national du Parti communiste français, invité de BFMTV-RMC, met la pression sur le gouvernement ce lundi 13 janvier: il attend "un engagement clair" et agite la menace d'une censure, dans le cas où il ne serait pas entendu.
Plus concrètement, Fabien Roussel plaide pour que les "70.000 personnes qui auraient dû partir en retraite" avant l'instauration, en avril 2023, du report progressif de l'âge légal de départ à 64 ans, puissent le faire "le plus rapidement possible".
S'il parle "d'abrogation" de ce texte, le communiste assure ne pas vouloir s'arrêter sur le vocabulaire, alors que les socialistes poussent désormais pour une "suspension", après une semaine de négociations à Bercy. Peu importe, tant que cette mesure est appliquée pour l'ancien député du Nord, battu lors des dernières élections législatives.
"Nous ne nous laisserons pas mener en bateau"
Fabien Roussel n'en reste pas moins attentif aux expressions employées par les uns et les autres. À Yaël Braun-Pivet, présidente macroniste de l'Assemblée nationale, qui n'est pas "opposée par principe" au fait d'"arrêter" brièvement la réforme des retraites pour en "rediscuter", il répond:
"Si c’est pour dire que ces salariés vont continuer de travailler (...) alors qu’ils auraient pu partir, ce n’est pas mettre en pause, mais continuer encore la réforme (...) Si c’est pour nous dire, peut être qu’éventuellement elle sera suspendu dans un an, c’est se reprendre un an. (...) Nous ne nous laisserons pas mener en bateau."
Le secrétaire national du PCF fait passer son message. Il l'a adressé directement au ministre de l'Économie Éric Lombard avec lequel il dit avoir encore échangé lundi soir et ce mardi matin.
Pour le gouvernement, la pression ne vient pas que de la gauche. La droite fait monter les décibels face à la perspective d'une concession sur les retraites. "Ni suspension, ni abrogation", a tonné le patron LR du Sénat, Gérard Larcher, ce samedi dans une interview pour Le Parisien.
Une séquence résumant l'exercice d'équilibriste auquel est confronté François Bayrou, devant récolter les faveurs de la gauche, sans s'aliéner le soutien des macronistes et de LR, qui composaient le "socle commun" du précédent gouvernement.
Après avoir reçu samedi soir les ministres Éric Lombard (Économie), Amélie de Montchalin (Comptes publics) et Catherine Vautrin (Santé et Travail), le Premier ministre doit notamment recevoir ce lundi à 17h30 les présidents des deux chambres du Parlement, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet.