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Retraites: des députés de l'aile gauche de LaREM ont rencontré Laurent Berger de leur côté

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Une dizaine de parlementaires de la majorité se sont entretenus lundi avec le leader de la CFDT à quelques pas de l'Assemblée nationale. Une initiative peu appréciée de Matignon ou des dirigeants de LaREM.

Certes, ils font souvent bande à part. Leur initiative embarrasse néanmoins plusieurs cadres du groupe La République en marche. Lundi, une dizaine de députés issus de l'aile gauche de la majorité ont rencontré Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, à proximité de l'Assemblée nationale. Avec pour objectif de renouer le contact avec celui qui, pensent-ils, détient la clé du déblocage du conflit entre le gouvernement et les syndicats sur la réforme des retraites.

Selon les informations du Figaro et du Parisien, l'entretien s'est déroulé dans l'après-midi, sur une invitation lancée juste après les annonces d'Édouard Philippe sur le projet de loi à venir. Y ont participé des élus du "collectif social-démocrate" du groupe LaREM, dont leur animateur, le député du Vaucluse Jean-François Cesarini. 

"Nous sommes dans un dialogue dont la France a besoin, au moment où nous discutons d'une réforme importante", a plaidé pour sa part Stella Dupont (Maine-et-Loire) auprès du Figaro.

Discordances

Le patron du groupe, Gilles Le Gendre, a bien tenté, comme d'autres pontes de la majorité, d'empêcher la rencontre de se faire. Mercredi, le Premier ministre Édouard Philippe doit recevoir le numéro un de la CFDT à Matignon, en compagnie du patronat.

D'où l'agacement suscité par cette initiative qui risque, d'abord, d'inciter certains marcheurs à vouloir convaincre l'exécutif de faire quelques concessions. Notamment sur la disposition paramétrique de l'âge pivot fixé à 64 ans, véritable casus belli aux yeux de Laurent Berger.

Par ailleurs, cette rencontre met en scène, une fois de plus, les discordances au sein de la majorité, qui plus est sur un projet phare du quinquennat. D'autant que les centristes du MoDem ou de l'UDI, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, entendent également discuter de façon autonome avec le patron du syndicat réformiste. 

"Il en est quelques-uns qui sont non plus déroutants mais désespérants", peste un pilier du groupe LaREM auprès de BFMTV.com au sujet de ses collègues. "Au-delà de l'idée qu'ils ont d'eux-mêmes, ils ne mesurent en rien combien finalement ils décrédibilisent le collectif, du président de la République au député LaREM. Mais bon, c'est ainsi."
Jules Pecnard