L'Assemblée nationale reconnaît le vote blanc

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Le vote blanc fait l’unanimité à l’Assemblée nationale jeudi. 90 députés présents, 90 voix pour. Pas de blanc donc, pour cette proposition de loi qui émane de l’UDI.
Elle prévoit que les votes blancs aux élections soient comptabilisés séparément des nuls, mais toujours sans qu’ils soient pris en compte dans les suffrages exprimés. Une avancée saluée par une large partie de la classe politique.
"Un progrès démocratique majeur"
Il s'agit "d'un pas important" réalisé "pour la première fois", a ainsi souligné le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies à l’issue de la séance jeudi.
Auteur de la proposition de loi, adoptée avec son accord dans une version moins ambitieuse que le texte initial, le centriste François Sauvadet a salué lui, un "très large consensus" pour cette "avancée qui n'est pas mineure".
"Ce vote, que de nombreux parlementaires de la majorité présidentielle appelaient de leurs voeux depuis plusieurs années, constitue un progrès démocratique majeur pour la République", a salué dans un communiqué, Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale.
Du côté du Modem, une avancée considérable est également constatée. "Nous nous réjouissons de l'adoption à l'unanimité (…). Les parlementaires de tous bords ont su prendre leurs responsabilités, en faveur de cette proposition que porte haut et fort François Bayrou depuis 2002", se félicite ainsi M. Wehrling, porte-parole du parti.
Vote blanc : une mascarade ?
Vous avez dit "unanimité" ? Pas tout à fait. Gérard Gautier, président du mouvement "Blanc c’est exprimé", signale qu'une loi similaire avait déjà été votée en 2003 mais qui n’avait jamais été présentée au Sénat.
Dans un article publié jeudi sur le Télégramme.com, Gérard Gautier s’amuse de cette "grande avancée" qui n’en est absolument pas une à ses yeux.
"En janvier 2003, il y a eu un grand débat à l’Assemblée nationale sur ce vote blanc et une loi a déjà été votée. Seulement, elle n’a jamais été présentée en deuxième lecture au Sénat", tient-il à rappeler. "On assiste simplement aujourd’hui à une gesticulation intelligente", à "une mascarade" qui ne change rien du tout à la situation actuelle, s'est-il exprimé.